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Olivier Poivre d’Arvor au fenua, un sommet One Planet à Tahiti en 2023

Photos : C.R./Radio1

L’ambassadeur de France pour les pôles et les enjeux maritime a été reçu ce vendredi matin au Haussariat et à la CCISM. Le diplomate et écrivain a été chargé par Emmanuel Macron d’organiser un nouveau « One Planet Summit », centré sur les questions insulaires. L’évènement devrait avoir lieu à Tahiti au deuxième semestre 2023.

Foule d’étudiants et salves d’applaudissements, ce vendredi midi, dans le hall d’accueil de la CCISM. Les élèves de l’école de commerce de Tahiti étaient rassemblés avec plusieurs élus de la chambre pour accueillir Olivier Poivre d’Arvor, tout juste arrivé au fenua et sortant d’un premier rendez-vous avec le haut-commissaire Éric Spitz. L’écrivain devenu diplomate a été nommé en 2020 ambassadeur des pôles et des enjeux maritimes. Une fonction qui l’amène aujourd’hui à être l’envoyé spécial du président Emmanuel Macron pour l’organisation d’un « One Planet Summit pour les îles ». Une nouvelle édition, donc, du cycle de sommets internationaux lancés par la France, l’Onu et la Banque Mondiale pour travailler sur les « solutions concrètes » aux défis climatiques et environnementaux. La particularité de ces sommets lancés en 2017 dans le sillon des Accords de Paris sur le climat, et qui ont depuis voyagé de New York à Nairobi, et abordé les questions de biodiversité, de la préservation des forêts ou des espaces maritimes, tient dans son format. Moins de discussions formelles et onusiennes, plus d’échanges, de prises à partie, et de présentation d’initiatives concrètes, de la part d’acteurs étatiques, d’entreprises, d’ONG, de spécialistes de la finance ou de la recherche… Bref un grand salon de la transition écologique, ponctué par des rencontres diplomatiques de haut niveau.

Lors de la dernière édition à Brest, début 2022 – le One Ocean Summit – Édouard Fritch avait rappelé à Emmanuel Macron une idée évoquée deux ans plus tôt : l’organisation d’un sommet spécialement dédiée aux questions insulaires. Le président de la République avait alors confirmé le projet, confié, donc, à Olivier Poivre d’Arvor, mais aussi le calendrier : « à partir de l’automne 2023 », à Papeete.

Trois sommets en un

Sur la forme, ce sommet doit en fait en regrouper trois. Le premier, c’est un sommet France – Océanie, dont la 5e et dernière édition en date, en 2021, avait dû se tenir « à distance ». Cette fois, il s’agit bien de réunir les chefs d’État de la région autour des responsables français : Emmanuel Macron devrait donc faire le déplacement jusqu’à Papeete. La deuxième partie du sommet se concentrera sur l’Indo-Pacifique, notion de plus en plus chère à l’État dans un contexte de tensions internationales. « Cela doit permettre à des dirigeants de l’Océan Indien, l’Inde, la Réunion ou d’autres territoires de converser directement », précise l’ambassadeur et « envoyé spécial ». Mais ce sera bien la troisième partie qui fera toute la spécificité de ce sommet : il s’agit de réunir les responsables d’espaces insulaires mondiaux pour discuter des défis particuliers auxquels les îles font face : autonomie énergétique, sécurité alimentaire, défis climatiques bien sûr… Sur une planète « de plus en plus archipélagique », il s’agit de « penser l’espace insulaire à l’échelle du monde », pointe Olivier Poivre d’Arvor. L’envoyé spécial évoque par exemple, l’invitation de la Première ministre britannique, du Premier ministre du Groënland, des présidents ou représentants de pays insulaires de l’Atlantique ou de l’Océan Indien, qui pourraient converser avec les responsables océaniens présents sur place. Mais converser à distance : « Ce sommet pour les îles est aussi un sommet pour le climat, et il nous a paru important de ne pas faire bouger tous les avions du monde pour rejoindre Papeete, reprend l’ambassadeur.

La jeunesse « au cœur » du projet et pas « en garniture »

Lors de sa brève intervention devant les étudiants de l’ECT, Olivier Poivre d’Arvor a insisté sur la dimension « citoyenne » qu’il voulait donner à cet évènement. « C’est très important », répète-t-il. L’écrivain compte sur une implication forte de la « société civile » – à commencer par « les usagers de la mer, les pêcheurs, la communauté maritime, l’ensemble de ceux et de celles qui vivent de la mer » – et de la jeunesse en particulier. Une jeunesse « clairement plus en éveil, en alerte que nous le sommes » et qui « doit faire l’état de la planète, des dégâts, et va se retrouver à devoir réparer l’océan » et qui « doit absolument s’exprimer. Reste à trouver « la forme » de cette expression. Mais l’organisateur l’assure : « la jeunesse sera au cœur du projet, et ne sera pas là comme une sorte de garniture au politique ».

Ce « One planet Summit pour les îles » – le nom pourrait évoluer – fait écho à un autre sommet organisé à Papeete en novembre 2021 : le Blue Climate Summit, qui était davantage tourné vers les questions climatiques, et les initiatives privées pour y répondre. Un évènement « remarquable » auquel olivier Poivre d’Arvor regrette de ne pas avoir participé et dont il salue l’initiative. Une articulation entre les deux évènements est « indispensable », insiste l’ambassadeur, qui doit rencontrer Dick Bailey dans les jours à venir. Les organisateurs du Blue Climate devraient être impliqués dans l’organisation, de même que le Forum des îles du Pacifique.

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