ACTUS LOCALESJUSTICE On ne badine pas avec la discipline à bord du Bougainville Charlie Réné 2025-01-14 14 Jan 2025 Charlie Réné Lors d’une altercation avec un autre membre d’équipage, un sous-officier de la Marine nationale a frappé dans un mur, utilisé un langage fleuri et surtout abandonné quelques minutes son arme de service pour mieux en venir aux mains. Ses supérieurs l’avaient donc puni de 20 jours de mise à pied, ce qu’il contestait devant la justice. Le tribunal administratif a jugé que la sanction n’était pas disproportionnée. « Tenez lieutenant, je vous laisse ça, je vais me le faire ». Le 28 mai 2024, le ton est monté à bord du Bougainville, bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer de la Marine nationale basé à Papeete. En pleine altercation verbale avec un autre membre d’équipage, un premier-maître, sous-officier qui assume à bord les fonctions d’officier de conduite nautique et « d’officier de garde », « dégrafe sa ceinture de service munie de son arme » et la dépose « sans autorisation » sur le bureau du capitaine d’armes. Avant de partir en direction de la plage arrière du navire « à la rencontre » du marin objet de son courroux. Il faudra l’intervention de deux officiers, « le capitaine d’armes et le commandant en second » pour retenir ce premier-maître assez énervé pour « frappé violemment le mur de la coursive à plusieurs reprises » en criant « plusieurs fois » à son interlocuteur : « ferme ta gueule ». Toutefois, le sous-officier, qui avait « déjà fait l’objet d’une sanction disciplinaire en 2023 à la suite d’une précédente altercation violente en service avec un autre subordonné », ne portera aucun coup à un membre de l’équipage. Et c’est d’ailleurs ce qui l’a conduit à contester, devant la justice la sanction prononcée par sa hiérarchie une douzaine de jours plus tard : 20 jours d’arrêt, avec report de permission. Le sous-officier, dont le comportement a été jugé par ses supérieurs « scandaleux », « impulsif, violent et puéril », explique que la sévérité de cette punition est injustifiée et « porte gravement préjudice pour la suite de sa carrière et même à titre familial ». Il ajoute qu’après 14 ans de service dans la Marine nationale, il « dispose d’un excellent dossier et entretient de très bons rapports avec ses collègues en dehors de l’incident litigieux ». Et demande donc l’annulation de la sanction. Pas de quoi émouvoir le tribunal administratif. Les juges relèvent que la sanction « n’est pas la plus sévère des sanctions du premier groupe des sanctions disciplinaires ». Et que « eu égard aux manquements commis par le requérant à l’occasion des faits relatés », et en dépit « de ses états de service, de la qualité de son dossier professionnel et des conséquences de la mesure litigieuse sur sa vie personnelle », l’autorité militaire « n’a pas pris une sanction disproportionnée ». Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)