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« On va bosser et reconstruire », témoigne une habitante de Port-Vila après le séisme

Les recherches de survivants se poursuivent dans les décombres de immeubles effondrés. ©Vanuatu Police Force

24 heures après le séisme d’une intensité de 7,3 qui a touché le Vanuatu, le bilan officiel est de 14 morts, alors que les sauveteurs tentent toujours de fouiller les décombres de plusieurs immeubles qui se sont effondrés. Nous avons pu joindre une habitante de Port-Vila, « encore un peu en état de choc ». Les premiers secours humanitaires sont attendus d’Australie et de Nouvelle-Zélande aujourd’hui.

« Je ne sais pas comment j’ai fait pour sortir », dit Margaux Boyd qui était à son bureau, dans une galerie commerciale du centre-ville de Port-Vila lorsque le séisme a frappé. Une secousse dont elle estime la durée à une minute. « J’ai couru vers l’extérieur pour ne pas rester dans le bâtiment parce que c’est quand même un très gros bâtiment et dès que je suis arrivée dehors, j’ai vu de la poussière partout qui sortait, donc je me suis douté qu’il y avait des bâtiments qui s’étaient effondrés et que c’était très grave, raconte-t-elle. On a eu beaucoup de répliques depuis, dont une plus forte que les autres, mais rien de comparable avec ce qu’on a eu hier. »

« On est un peu encore en état de choc, je pense. On est en train de tout ranger. La maison n’a rien, mais tout est cassé à l’intérieur, les toilettes ont explosé, la vaisselle a explosé, les miroirs sont tombés, bref, c’est un chantier mais on est vivant. »

Ni eau, ni électricité, ni communications

Les communications téléphoniques et Internet ne sont pas encore rétablies. C’est grâce à une connexion Starlink mise en place par un privé qu’elle a pu répondre à notre appel. « Pour l’instant on n’a pas de connexion, on n’a ni internet ni en fait le téléphone, on n’a pas d’eau, pas d’électricité, l’hôpital commence à manquer sérieusement d’eau.  Mais bon, on n’a pas beaucoup d’informations, là ils sont focalisés sur le bâtiment en ville qui s’est écroulé avec des gens à l’intérieur », dit-elle en parlant de l’immeuble Billabong qui abritait un magasin, et dans les décombres duquel cinq personnes ont déjà été retrouvées vivantes.

Premiers vols humanitaires cet après-midi

Le gouvernement ni-vanatu recense 14 décès et 200 blessés traités à l’hôpital. Le Premier ministre Charlot Salwai a décrété l’état d’urgence. Selon un communiqué du gouvernement publié en milieu de journée, l’aéroport de Port-Vila n’est pas opérationnel – les réserves de carburant ont été « contaminées », mais il est ouvert aux vols humanitaires. Le mécanisme d’assistance humanitaire régionale FRANZ, en partenariat avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, a été activé. Les premiers vols en provenance d’Australie et de Nouvelle-Zélande sont attendus cet après-midi, indique un communiqué qui précise que la France se charge de faire un bilan des dégâts par un survol de Port-Vila et des îles les plus proches. Le directeur de la sécurité civile à Papeete, le colonel Cédric Rigollet, indique que les autorités de l’État en Polynésie se tiennent prêtes à participer aux secours en cas de besoin.

« J’ai entendu dire que les vols commerciaux reprendraient peut-être demain », reprend Margaux Boyd. Mais pas question de partir : « Il va y avoir du travail, donc on va rester bosser et reconstruire. Je pense que tout le monde a besoin de soutien et il faut qu’on puisse donner un coup de main comme on peut. Il faut que la vie continue. »