Thomas Lefebvre-Segard, révoqué moins d’un an et demi après sa nomination à la tête d’Onati, attaque son ancien employeur en référé pour non-paiement de la prime de résultat et non respect de la clause de non-concurrence qui figurait dans son contrat. La décision sera rendue le 15 mai prochain. Il s’apprête aussi à attaquer Vini au fond, devant le tribunal mixte de commerce.
Thomas Lefebvre-Segard, débarqué par Onati après 16 mois en tant que directeur général, était ce lundi matin devant le juge des référés pour demander l’application de son contrat.
Il réclame d’une part le reliquat de sa prime de résultat sur 2021, chiffré à 425 000 francs, et le paiement de cette même prime pour 2022. Cette année-là la présidence de l’OPT n’avait pas jugé utile de lui fixer des objectifs, et selon Me Millet, l’avocat de Thomas Lefebvre Segard, la jurisprudence de la chambre sociale de la Cour de Cassation a déjà estimé, dans des cas similaires, que la prime reste dûe. Elle devrait s’élever à deux mois de salaire, soit 3 millions de Francs. Sur ce sujet Thomas Lefebvre Segard refuse de porter le chapeau pour les 800 millions de pertes estimées de 2022 – pas facile de retrouver du travail quand on est accusé d’avoir tant fait perdre à son employeur : il affirme avoir rempli sa mission, à savoir revoir l’offre tarifaire et gagner de nouveaux abonnés, et impute les pertes à des « décisions antérieures et des décisions extérieures » à son service. D’autre part, il demande le versement de 7 millions, montant prévu par contrat de l’indemnité de non-concurrence. Une clause dont l’OPT l’avait libéré, mais seulement après l’avoir révoqué alors qu’il aurait fallu le faire « sans délai », c’est-à-dire le 30 décembre 2022 quand la fin de son mandat social lui a été notifiée.
L’avocate de l’OPT estime que la jurisprudence de la Cour de Cassation n’est pas applicable aux mandataires sociaux, et que Thomas Lefebvre-Segard ne « dispose pas d’un parachute » ; elle n’a pas manqué de rappeler les avantages dont il a bénéficié : prime d’engagement de 3 millions, abonnements téléphonie et internet gratuits, véhicule de fonction et billets d’avion pour la métropole. Me Thibaud Millet veut « remettre en cause le système Jean-François Martin » (le Pdg de la holding OPT) qu’il accuse de tenir un discours hypocrite sur l’adaptation à la concurrence, mais de « freiner des quatre fers » en coulisses sur la nécessaire refonte de l’OPT.
La décision sera rendue le 15 mai prochain. L’ancien DG d’Onati s’apprête aussi à attaquer Vini au fond, devant le tribunal mixte de commerce.