ACTUS LOCALESPOLITIQUE

ONU : la réinscription en mode automatique

Les Nations Unies ont publié la résolution adoptée en décembre à propos de la Polynésie française et qui reprend mot pour mot celle de l’année précédente. Un document non contraignant qui exhorte la France à collaborer davantage avec l’ONU sur le processus de décolonisation du fenua et de mettre en place un réel processus d’autodétermination.

Lire aussi : « La Polynésie ça n’est pas la France » : les indépendantistes font bloc à l’ONU

Pas de changement, pas de surprise. Depuis la réinscription, en 2013, de la Polynésie sur la liste des territoires à décoloniser, l’ONU adopte chaque année une résolution destinée à mettre la pression sur la France pour mettre en place un processus d’autodétermination au fenua. La version 2022, identique en tous points – si ce n’est quelques mises à jour de dates – à celle des années précédentes, avait été présentée, en tant que projet, en juin dernier, par le « comité des 24 ». Le texte avait été ensuite débattu en octobre dernier avec l’audition des pétitionnaires indépendantistes et des représentants du Pays, Paris poursuivant sa politique de la chaise vide sur le dossier. L’assemblée générale, avait enfin adopté le 12 décembre dernier le document en l’état.

Réaffirmation, prières, exhortations… mais pas de contrainte

Ce genre de résolution est par nature non contraignante – contrairement à celles du Conseil de sécurité de l’ONU – et n’appelle à aucune forme de sanction en cas de non respect par un état membre. La France, d’ailleurs, n’a jamais débattu, réagi, contesté ou même pris acte de ces résolutions annuelles sur la Polynésie. Mais ces textes reflètent tout de même la position de la communauté internationale sur un dossier. Et cette position n’a donc pas changé : la Polynésie, qui ne « remplit pas toutes les critères de l’autonomie », reste un « territoire à décoloniser », malgré les demandes répétées d’Édouard Fritch et de son gouvernement de retirer le fenua de la fameuse liste, demandes dont l’ONU a simplement « pris note ». En toute logique, donc, le texte « réaffirme » le « droit inaliénable à l’autodétermination » du peuple polynésien. La France, « puissance administrante« , est donc sommée de prendre des mesures d’éducation pour informer sur ce droit, de coopérer avec les organes des Nations Unies pour mener des missions d’évaluation de la situation au fenua – le gouvernement local a à plusieurs reprises invité les représentants du comité spécial pour une telle mission, mais l’État reste toujours silencieux sur la question. Paris est en outre « prié » de « favoriser la mise en place d’un processus d’autodétermination « équitable et effectif, dans le cadre duquel seront arrêtés le calendrier et les modalités de l’adoption d’un acte d’autodétermination ».

Nucléaire et ressources marines

L’assemblée générale n’oublie pas la question nucléaire – elle « prend note », comme l’année précédente, « des démarches entamées en vue de la reconnaissance et de l’indemnisation des victimes d’essais nucléaires » et « encourage » l’État à les poursuivre – et celle des ressources naturelles, chère au Tavini. Encore une fois, les Nations Unies « exhortent la puissance administrante à garantir la souveraineté permanente du peuple de la Polynésie française sur ses ressources naturelles, y compris les ressources marines et les minéraux sous-marins ».

Résolution 77.139 Polynésie… by CharlieRéné

Article précedent

Les Tama ura en quarts de finale du Championnat OFC U17

Article suivant

Le JRCC déclenche son dispositif de secours pour des rameurs en difficulté

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

ONU : la réinscription en mode automatique