Un recours contre l’élection des deux sénateurs de la Polynésie française, Teva Rohfritsch et Lana Tetuanui, a été déposé mercredi devant le Conseil constitutionnel. Onze signataires, dont trois candidats, l’ont co-signé pour protester contre un « système » hérité du passé.
Le Conseil constitutionnel a reçu mercredi un recours émanant de 11 grands électeurs polynésiens contre l’élection au Sénat, le 27 septembre dernier, de Teva Rohfritsch et Lana Tetuanui, ainsi que l’a rapporté La Dépêche de Tahiti. Le Conseil constitutionnel a estimé le recours recevable et le dossier complet, assurent les requérants.
Parmi les signataires, 3 candidats – Christian Vernaudon, qui assure que le recours n’est pas de son initiative : « On m’a appelé pour me demander si j’étais partant et profiter de mon expérience »; son binôme, Lydia Nouveau ; et Sylviane Terooatea, binôme de Nuihau Laurey. Il faut rappeler que Christian Vernaudon avait bien, avec Tauhiti Nena et Sylviane Terooatea, été à l’origine du recours qui avait abouti à l’annulation de l’élection en 2014 de Vincent Dubois et Teura Iriti, ouvrant les portes du Sénat à Nuihau Laurey et Lana Tetuanui.
« Un système, hérité du système Flosse et devenu le système Fritch : carotte, bâton, corruption »
Les autres signataires sont Christiane Kelley, suppléante de Nuihau Laurey ; Yolande Bennett, 2e adjointe au maire de Arue ; Monia Amaru, conseillère municipale de Hitiaa O Te Ra ; Woullingson Raufauore, maire de Maupiti ; Octave Riaria, 3e adjoint au maire de Rapa ; Mike Chang Ah You, 1er adjoint au maire de Paea ; Bruno Sandras, conseiller municipal de Papara, et Tauhiti Nena, conseiller municipal de Papeete.
Les signataires ne veulent pas dévoiler les arguments développés dans ce recours : « Comme nous avons l’esprit sportif, dit Christian Vernaudon, nous allons laisser les sénateurs élus en prendre connaissance d’abord. S’ils ont envie de commenter, qu’ils le fassent. » Tout au plus évoque-t-il « un système, hérité du système Flosse et devenu le système Fritch : carotte, bâton, corruption. Et tout ça a commencé avec le premier tour des élections municipales. Ce n’est pas une question d’être mauvais perdants », dit-il. On peut imaginer le désormais classique argument de l’utilisation des moyens du Pays au service des candidats Tapura.
En 2014, le Conseil constitutionnel avait rendu sa décision en 4 mois. En tout état de cause il attendra au moins les 10 semaines imparties pour le dépôt des comptes de campagne.