À l’occasion de la journée nationale des métiers de l’administration pénitentiaire, les agents ont répondu aux questions du grand public ce vendredi dans le hall du Sefi. Au fenua, contrairement à la métropole, les effectifs sont pleins avec 450 agents, dont 350 surveillants. Les postes mis en concours cette année concernent exclusivement la métropole et sont les derniers recrutements ouverts aux candidats ayant le niveau DNB. À partir de 2025, il faudra être au minimum titulaire du baccalauréat pour y accéder.
Informer pour mieux recruter. C’est l’enjeu de la journée nationale des métiers de l’administration pénitentiaire célébrée pour la première fois ce vendredi 5 avril au fenua. Instituée en mars 2023, à l’issue d’un discours prononcé à l’École nationale d’administration pénitentiaire par le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, cette fête vise à valoriser les métiers et les missions pénitentiaires. Au fenua, cette année, elle a pris la forme d’un forum des métiers organisé par le pôle de formation du personnel pénitentiaire de Polynésie. Le temps d’une matinée, le hall du Sefi s’est donc transformé en un véritable bureau d’information regroupant des agents issus de chaque corps de métier liés au milieu carcéral. Le personnel de direction, le personnel administratif, technique, le personnel d’ insertion et probation et bien sûr celui de surveillance était présent pour répondre aux questions des potentiels candidats aux concours.
« La prison, c’est l’extrapolation de la société »
Il s’agissait aussi pour les agents « d’informer le public de la réalité » de ces métiers exercés dans un milieu « méconnu » et désigné par les fonctionnaires comme « assez atypique ». Car ces employés sont quotidiennement confrontés à la violence, à la misère sociale, à la corruption ou encore à la drogue. « La prison, c’est l’extrapolation de la société, ce n’est pas une zone étanche par rapport à ce qui se passe dans la société… Bien au contraire, précise le capitaine pénitentiaire Tehira Roopinia. Mais ça reste malgré tout un métier qui a du sens avec des relations humaines, des objectifs à atteindre. Des objectifs de sécurité bien sûr, mais surtout de réinsertion et de prévention de la récidive. »
450 agents de l’administration pénitentiaire au fenua
Un métier qui peut donc être « psychologiquement éprouvant ». Tellement, que dans l’Hexagone, les prisons manquent de personnel de surveillance. Au fenua la situation est complétement différente avec des gens qui se bousculent pour intégrer coûte que coûte la fonction publique d’État. Le fenua compte ainsi 450 agents, dont 350 personnels de surveillances. Interrogé sur d’éventuelles différences au niveau des conditions de travail, qui pourrait peut-être expliquer le fossé entre les effectifs locaux et nationaux, le responsable de formation des personnels pénitentiaires de Polynésie explique qu’il n’y en a pas plus qu’ailleurs. « En métropole, sur les 188 établissements qui existent, c’est 188 gestions différentes de par leur situation géographique, leur particularité culturelle, de par les différentes ethnies qui rentrent… C’est vraiment très diversifié, assure Tehira Roopinia. Aujourd’hui, on ne peut pas dire qu’on est mieux loti que d’autres. On a les mêmes missions, on travaille de la même manière, on a le même cadre réglementaire. On a certes nos particularités qui nous sont propres, mais de manière générale, on a les mêmes conditions que la métropole. »
Dernier concours niveau DNB
Chaque année, l’administration pénitentiaire organise des concours avec des centres d’examens en Polynésie. Pour 2024 deux recrutements de futurs surveillants pénitentiaires ont été lancé, le premier en est à la phase des oraux, le second a été ouvert il y a deux semaines, mais les postes à pourvoir sont exclusivement pour la métropole. Il s’agit là des dernières sessions de catégorie C – ouvertes aux titulaires du DNB – puisqu’à partir de 2025, dans le cadre de la revalorisation des métiers de la surveillance pénitentiaire, ces concours seront accessibles seulement aux diplômés du baccalauréat et plus.