Le Pays lance l’opération Tahiti i te Rima’i qui se tiendra du 13 avril au 12 juin sur trois sites différents : à la CCISM, à l’assemblée et au centre Vaima. 400 artisans vont se relayer pendant ces deux mois pour enfin exposer et vendre leurs produits.
« Il y a urgence. » Le ministre de la Culture, de l’Environnement, en charge de la jeunesse, des sports et de l’artisanat, Heremoana Maamaatuaiahutapu, ne pouvait plus attendre. Son ministère devait organiser quelque chose pour les artisans, qui depuis un an, souffrent de la crise du Covid-19. Ce sera l’opération Tahiti i te Rima’i qui se tiendra du 13 avril au 12 juin sur trois sites différents. « Ils ont continué à fabriquer, ils ont fait des stocks, mais à un moment donné, il faut que l’argent rentre. » Car si les patentés ont eu droit aux aides, les autres faisant partie des associations ou ceux qui n’ont pas osé s’adresser au gouvernement ont vu leur situation se détériorer au fil des mois.
« Ils n’ont plus de budget, ils n’ont plus rien. Certains veulent emprunter mais comment rembourser ? Il faut vendre », ajoute mama Fauura, présidente de l’association de l’artisanat d’art polynésien et de l’association de la bijouterie d’art polynésien. Le Pays a ainsi conçu une opération événementielle qui permettra aux artisans de Tahiti et Moorea de vendre leurs produits grâce à une formule clé en main : sans coût de départ, ni aucun tracas d’organisation ou de réglementation.
L’opération se tiendra sur trois sites pendant deux mois, du 13 avril au 12 juin. Le roulement hebdomadaire des artisans permettra à 400 d’entre eux d’exposer. Cinq univers seront représentés : la sculpture-gravure, la bijouterie traditionnelle, la vannerie, le tifaifai et la couture, selon différents thèmes déterminés par lieu d’exposition. « Tout sur le coco » à l’assemblée de la Polynésie française, avec du tressage, de la gravure, la création de monoi, des démonstrations, des ateliers mais également de l’information sur les origines, les caractéristiques, la linguistique du cocotier et les traditions polynésiennes. « Moana : mer et merveilles » au centre Vaima (dans l’ancien local de Tahiti Nui Travel) avec des ateliers de fabrication de bijoux, de couture et de l’information aussi sur le développement de l’huître perlière, les traditions orales, les coquillages, etc. Enfin, « Le fara se décline » à la CCISM avec des ateliers des confection de paniers, de coffrets à bijoux, d’éventails, des pochettes, des couronnes, des chapeaux… et de l’information encore sur le fara, les variétés, ses origines, ses caractéristiques, sa culture, ses légendes, etc. Budget total de l’opération pour le Pays : 4 millions de Fcfp, pris en charge par le gouvernement et ses partenaires, la CCISM, l’assemblée et le centre Vaima.
L’événement sera également un test pour la suite, pour repenser l’organisation de futures expositions ou salons et notamment pour la tenue ou non du Made in fenua. Le ministre Heremoana Maamaatuaiahutapu promet d’autres événements pour les artisans, notamment pour accompagner le festival Tahiti Ti’a Mai qui se tiendra du 1er au 17 juillet prochains.