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Opposé à la prime des retraités, l’agent comptable de la CPS bientôt remercié

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L’agent comptable de la Caisse de prévoyance sociale depuis 2021 était convoqué ce vendredi à un entretien préalable à licenciement. Sa « faute » ? Avoir exprimé ses doutes sur l’opportunité économique de distribuer une prime aux retraités, alors que la santé financière de la CPS reste fragile. 

Le gouvernement ne veut voir qu’une seule tête en cette fin d’année. Alors que les textes budgétaires et fiscaux se succèdent, l’opinion publique et les élus de l’assemblée ont du mal à discerner quelles sont les mesures fortes prises contre la cherté de la vie. Les responsables ont donc sorti du concret de leur chapeau, un cadeau de fin d’année aux retraités, dont les pensions n’avaient pas été revalorisées depuis janvier 2023.

Lundi, on apprenait qu’une prime de 26 000 Fcfp serait versée, au titre de l’année 2024, aux retraités ayant cotisé durant au moins cinq ans. Si ce projet de loi du Pays, que le gouvernement est pressé de faire passer à l’assemblée lors d’une séance supplémentaire avant la fin de l’année, a reçu un avis favorable du Cesec qui aurait même souhaité l’étendre aux bénéficiaires du RSPF et de l’allocation vieillesse, Sébastien Marchand, l’agent comptable de la CPS, était plus circonspect. Et il a exprimé ses doutes lors d’un conseil d’administration.

Certes, la branche retraite affiche un résultat excédentaire de 3 milliards de Fcfp, et la mesure annoncée est chiffrée à 800 millions. Mais c’est oublier un peu vite que les réserves de la branche retraite, qui devraient être de 36 milliards, stagnent à la moitié de ce montant, soit environ quatre années de versements des pensions de retraite. Ce que l’agent comptable, occupant un poste stratégique et un siège au conseil d’administration, a cru de son devoir de rappeler.

Mais son devoir, vu depuis le ministère de tutelle, c’est de s’aligner. Et l’agent comptable, qui avait été débauché de l’OPH en 2021, a été convoqué ce vendredi pour un entretien préalable à licenciement par le directeur de cabinet du ministre de la Santé. Son départ pourrait être acté au prochain conseil des ministres.