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OPT : Le rapport qui inquiète

Le rapport de la chambre territoriale des comptes sur la gestion de l’OPT n’est pas aussi explosif que celui de 2008. Il apporte son lot de révélations croustillantes qui seront développées cette semaine sur Radio 1. Mais la synthèse du rapport dresse un constat assez inquiétant. Celui d’un « essoufflement » du modèle économique de l’OPT, autrefois véritable machine à cash parmi les établissements publics du Pays.

La chambre territoriale des comptes a publié son rapport d’observations définitives sur l’Office des postes et télécommunications (OPT) pour la période 2008 à 2014. Le précédent rapport de la juridiction avait été particulièrement explosif. Il avait dévoilé les prémices de l’affaires Haddad-Flosse ou encore le détail des affaires du marché du câble Honotua, de l’informatisation de l’OPT et surtout de la gabegie de son ancien ministre de tutelle, Emile Vernaudon… Plusieurs affaires pénales qui n’ont pas encore été définitivement jugées. Mais cette fois-ci, le rapport reconnaît la mise en œuvre de « certaines recommandations » même s’il tempère immédiatement : « Cette mise en œuvre reste souvent tardive, encore partielle, quand elle n’est pas de pur affichage ». Au titre des bons points, la chambre reconnaît des améliorations avec un « rééquilibrage » des pouvoirs de la gouvernance en 2009, la fin des rémunérations abusives des dirigeants, une plus grande fiabilité des comptes et une meilleure formalisation des ressources internes… Les mauvais points en revanche existent avec des « défaillances dans le pilotage et la gestion de l’établissement ». Là encore l’instabilité politique est pointée du doigt, puisque les changements de directions au gré des majorités « n’a pas permis une réelle réflexion stratégique et a entravé la réorganisation du fonctionnement de l’établissement ainsi que le déploiement de nombreux projets ».

Un modèle qui « s’essouffle »

Mais surtout, la chambre met en garde l’OPT sur ses résultats. En 2008, la juridiction avait noté un « fléchissement de l’activité ». En 2014, elle explique que : « les résultats d’exploitation apparaissent en forte baisse sur la période observée, témoignant de la dégradation de la performance industrielle et commerciale de l’OPT ». Pour autant, l’Office continue d’observer un résultat excédentaire grâce aux apports financiers de sa filiale Vini. « Or le modèle économique fondé sur le financement par les télécommunications des activités déficitaires (services postaux et financiers) s’est essoufflé », constate la chambre. Enfin, la juridiction soulève que les coûts structurels de l’OPT « obèrent son développement » dans un environnement désormais concurrentiel. Signe de la gravité de la situation, la chambre territoriale des comptes formule jusqu’à huit recommandations en conclusions. Un chiffre rarement atteint dans les autres rapports d’observation.

– Recommandation n° 1 : Mettre en place les outils d’une véritable gestion par la performance, avec détermination de feuilles de route pour les directions, fixation d’objectifs précis et mesurables et suivi des résultats atteints.

– Recommandation n° 2 : Doter les entités d’audit interne et de contrôle de gestion des moyens humains suffisants pour un exercice efficace de leurs missions.

– Recommandation n° 3 : Etablir un plan de financement pluriannuel afin d’évaluer à moyen terme le besoin en investissements et son impact sur la structure financière.

– Recommandation n°4 : Mettre en place un plan d’apurement des créances irrécouvrables.

– Recommandation n° 5 : Insérer les éventuels dispositifs de départs volontaires dans une stratégie de gestion des ressources humaines : cibler les métiers concernés et planifier en amont le devenir des postes faisant l’objet de séparations négociées.

– Recommandation n° 6 : Se conformer à l’ordonnance du 24 juin 2009 en distribuant le livret A.

– Recommandation n° 7 : Réaliser une cartographie des risques des services financiers en fonction à la fois des opérations et des clients.

– Recommandation n° 8 : Assurer à la direction des services financiers les moyens d’un réel pilotage de son activité, soit en séparant nettement les activités au sein des agences postales, soit en incitant les différentes directions à un pilotage commun par la fixation d’objectifs conjoints, soit en fusionnant la direction de la poste et la direction des services financiers.

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