© Vaite Urarii-Pambrun

Le leader du Tavini, Oscar Temaru, a été accueilli vendredi soir à l’aéroport de Tahiti-Faa’a par ses sympathisants et par le leader du Tahoeraa, Gaston Flosse. Le président du parti orange continue ses appels du pied au président du Tavini. Mais si Oscar Temaru appelle à « l’union contre le système colonial », il ne cède pas pour autant encore aux sirènes orange.

Moins de 24 heures après l’annulation de son élection à l’assemblée de la Polynésie française par le Conseil d’Etat, Oscar Temaru est arrivé vendredi soir vers 18h30 à l’aéroport de Tahiti-Faa’a en provenance de Nouvelle-Calédonie. Le président du Tavini Huiraatira a été accueilli par près d’une centaine de sympathisants à l’aéroport. Mais surtout, il a été chaudement accueilli par le président du Tahoeraa Huiraatira, Gaston Flosse, sa compagne, Pascale Haiti, l’ancien député-maire Jonas Tahuaitu et les ex-élues indépendantistes aujourd’hui proches du parti orange, Maryse Ollivier et Françoise Tama.

A son arrivée, Oscar Temaru a réaffirmé que la décision du Conseil d’Etat d’invalider son compte de campagne avait été, selon lui, dictée par le gouvernement Macron, à la suite de son annonce d’une plainte pour crime contre l’humanité contre les Présidents français. Oscar Temaru a d’ailleurs immédiatement mis hors de cause les responsables de la gestion de son compte de campagne, les « remerciant » pour leur travail. Il a ensuite « remercié » également Gaston Flosse pour son soutien. Et s’il s’est évidemment refusé à évoquer un rapprochement politique avec le président du Tahoeraa –« N’avancez pas trop vite, messieurs les journalistes »-, il a en revanche affirmé, en tahitien, que la présence de Gaston Flosse était un « bon signe » et il a appelé à « l’union » des « maohi » contre « le système colonial ».

Flosse pousse au rapprochement, Oscar reste en position de force

Oscar Temaru a donc profité de cette infortune au Conseil d’Etat pour rassembler ses troupes contre « l’ennemi » commun, trois semaines après l’annonce de la plainte pour crime contre l’humanité visant l’Etat pour les essais nucléaires.

Gaston Flosse, de son côté, comme lors de la campagne des territoriales, continue de taper sur Paris pour pousser Oscar Temaru à l’union anti-Etat, et donc anti-Fritch, avec lui. Une stratégie qui permettrait notamment d’arriver en position de force aux municipales face aux maires Tapura, socle de la majorité d’Edouard Fritch.

Pour autant, Oscar Temaru semble toujours ne pas vouloir aller « trop vite », pour rester en position de force face à Gaston Flosse. « Flosse n’est pas mon ennemi, Fritch n’est pas mon ennemi, mon ennemi c’est le système colonial », a opportunément rappelé Oscar Temaru samedi soir sur TNTV.