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Oscar Temaru appelle les élèves… à chapper l’école lundi

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Le Tavini s’apprête à fêter, dimanche, le 7e anniversaire de la réinscription de la Polynésie sur la liste de l’ONU des territoires non autonomes. « Pour marquer le coup », il invite les parents d’élèves à ne pas se rendre à l’école lundi et à consacrer la journée à l’étude de cette résolution.

Le 17 mai 2013, quelques heures avant que Gaston Flosse ne se fasse élire président du gouvernement à Tarahoi, l’Assemblée générale de l’ONU accédait enfin à la demande d’Oscar Temaru et de ses soutiens de réinscrire la Polynésie française sur la liste de l’ONU des territoires non autonomes où les puissances administrantes doivent favoriser le processus d’accession à l’autodétermination. Un rassemblement est prévu dimanche à 16 h à la stèle de Faa’a, avec plusieurs discours, « pas trop longtemps, deux heures maximum », promet Oscar Temaru en souriant, pour fêter l’anniversaire de cette réinscription.

Et il appelle les familles à garder leurs enfants à la maison le lendemain, pour consacrer cette journée à leur enseigner ce pan de l’histoire polynésienne qui n’est pas dans les manuels scolaires.

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Pour l’occasion, le site www.maohinui.org va être remis en ligne dimanche pour présenter, en trois langues, le processus de décolonisation depuis 1946. « C’est tout le sens de cette action, ajoute Moetai Brotherson, c’est de sensibiliser le gouvernement sur l’absence d’éducation sur ce processus. » « Je demande à tous les parents de marquer le coup », a déclaré Oscar Temaru aux côtés de son ancien condisciple, Guy Gooding, vice-président de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public, et qui soutient la démarche.

La crise du covid-19 est aussi l’occasion pour le Tavini de faire la démonstration, comme d’ailleurs le répète Gaston Flosse à longueur de lettre ouverte, que le statut d’autonomie est bien un leurre puisque c’est le haut-commissaire qui tient les rênes en période de crise.

Quant à la démarche de décolonisation entamée à l’ONU, dont le Tavini rappelle qu’elle est « ignorée » par Paris, « l’ensemble des travaux de l’ONU est actuellement en stand-by, dit Moetai Brotherson, je ne pense pas qu’il y aura réunion du Comité des 24 en juin ni de la 4e Commission en octobre ». Il est donc probable qu’à la fin 2020, l’Assemblée générale de l’ONU ne produise pas de nouvelle résolution sur la Polynésie française mais reconduise la précédente résolution.