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Oscar Temaru répond à la CTC sur la décharge de Faa’a

Oscar Temaru © Vaite Urarii Pambrun

Le tavana de Faa’a, Oscar Temaru, a répondu dans un long courrier aux recommandations de la chambre territoriale des comptes (CTC) concernant la décharge de Mumuvai. L’élu rappelle que la décharge est également utilisée par l’Etat, le Pays et les communes avoisinantes, il compare ses risques sanitaires et environnementaux avec ceux des essais nucléaires et il annonce la volonté de la mairie d’acquérir le foncier pour 228,5 millions de Fcfp.

Dans sa réponse au dernier rapport de la chambre territoriale des comptes sur la commune de Faa’a, le tavana Oscar Temaru s’est longuement expliqué sur la situation problématique de la décharge communale de Mumuvai. L’élu rappelle d’abord le contexte historique du traitement des déchets à Faa’a il y a 30 ans, avec le choix de l’Etat de bloquer son projet avec la société Ryan Energy Corporation pour selon lui « préserver les intérêts d’EDT (…) et donc des capitaux français ». Il explique que le procédé choisi à l’époque pour « l’usine de Tamara’a Nui de M Dominique Auroy fût un fiasco » tant environnemental que financier. Et il rappelle que depuis la fermeture de cette usine en 1993 sa décharge « irrégulière » de Mumuvai accueille « par solidarité » les déchets de l’Etat, du Pays et des communes avoisinantes.

Oscar Temaru compare la situation à Moruroa

Oscar Temaru considère que les conséquences sanitaires et environnementales de la décharge Mumuvai ne sont pas comparables à celles engendrées par les 193 essais nucléaires effectués à Moruroa. D’autant, précise-t-il dans son courrier, que les 46 essais aériens représentent « 675 fois les explosions de Hiroshima et Nagasaki avec un périmètre de sécurité moindre ». Oscar Temaru ajoute que ces essais ont « définitivement contaminés » plusieurs atolls et îles de la Polynésie. Et que les conséquences environnementales et sanitaires de ces tirs « perdureront plusieurs milliers d’années ». Sans compter, ajoute-t-il, les conséquences sociales, économiques culturelles mais aussi sanitaires qui elles sont d’ailleurs prises en charge par les contribuables polynésiens « au lieu de l’Etat en tant que responsable primaire de l’origine de ces maladies ».

La commune opte pour une acquisition des terres

Le tavana de Faa’a rappelle qu’il y a 14 ans, la commune avait demandé à acquérir le site de Mumuvai sous forme de déclaration d’utilité publique. Il explique que de nombreux documents ont été transmis à l’Etat, et s’être vu répondre il y a deux ans que cette procédure « risque de prendre encore quelques années et que rien ne garantit son aboutissement ». La commune explique donc avoir décidé l’an dernier d’acquérir ces parcelles à l’amiable au prix de 228,5 millions Fcfp.

« Fenua Ma (…) des coûts insoutenables »

Oscar Temaru rappelle que lors des travaux pour la mise en place de Fenua Ma, il « n’a eu de cesse » de demander d’une part quel serait le coût pour chaque commune, et d’autre part que l’Etat, avec les bouleversements liés à l’installation du CEP et le Pays au titre de la perception de la taxe sur l’environnement, participent au financement de ce syndicat. Or le maire indique que ni l’Etat, ni le Pays n’ont répondu à ces questionnements et « se sont contentés d’imposer le syndicat aux autres communes sauf Faa’a, au nom du CGCT ». Enfin pour Oscar Temaru, l’adhésion de la commune de Faa’a à Fenua Ma reviendrait plus cher à la population de la commune que la mise en place d’un centre d’enfouissement technique (CET) au-dessus de Mumuvai.