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Otages en Syrie : quelles conditions de détention ?

Les quatres ex-otages ont été accueillis dimanche matin par le président de la République à l'aéroport militaire de Villacoublay. © SIPA

Les quatres ex-otages ont été accueillis dimanche matin par le président de la République à l’aéroport militaire de Villacoublay. © SIPA

FROID, FAIM, OSBCURITE – Pendant dix mois, les quatre journalistes français ont vécu dans des conditions très difficiles.

L’INFO. Une prise d’otage n’est jamais une partie de plaisir et les premiers témoignages des quatre journalistes français libérés samedi en attestent. Outre la peur et l’inquiétude, ce sont des conditions de détention rudes qu’on décrit notamment Didier François et Nicolas Hénin depuis leur arrivée en France. Leur captivité, sur un territoire en pleine guerre civile, a notamment été marquée par la faim, le froid et les maltraitances.

Pas de lumière pendant dix mois. Sur Europe 1, le grand reporter de la maison, Didier François, a évoqué des conditions de détention « rudes », et « parfois violentes ». « Sur les dix mois et demi », les quatre otages sont « restés dix mois complets dans des sous-sols sans voir le jour, un mois et demi entièrement enchaînés les uns aux autres », a-t-il dit.

Le reporter aguerri, doyen du groupe à 53 ans, a précisé : « Dans un pays en guerre, ce n’est pas toujours simple, que ce soit la nourriture, l’eau, l’électricité, parfois c’était un petit peu bousculé, les combats étaient proches, il est arrivé qu’on soit déplacés très rapidement dans des conditions un peu abracadabrantes ».

Le froid, la faim. Interrogé par la chaîne Arte, sur laquelle il avait avant sa capture régulièrement diffusé des reportages, un autre ex-otage, Nicolas Hénin, a déclaré : « Ce dont on a le plus souffert pendant toute la première partie de notre détention, c’est du manque de nourriture. Heureusement on nous a donné au cours des derniers mois de quoi nous remplumer ».

« Le froid, également, nous n’avions pas d’eau chaude », a-t-il ajouté. « J’ai gardé les habits avec lesquels j’ai été capturé le 22 juin jusqu’au 23 décembre ».

Des preuves de vie pour le moral. « Il y a eu également un peu de maltraitance physique, mais cela tous les prisonniers syriens y passent » a poursuivi Nicolas Hénin. « La Syrie a toujours été un grand centre mondial de la torture ».

« Chaque fois qu’on nous changeait de lieu de détention, ils nous disaient qu’ils allaient nous libérer pour qu’on se tienne tranquille pendant le transport. De toutes façon on se tenait tranquille, on étaient attachés », a-t-il ajouté.

Il a toutefois précisé avoir toujours gardé confiance: « Régulièrement ils venaient chercher des preuves de vie, faire des vidéos de nous ou nous poser des questions secrètes qui venaient de nos familles et c’était extrêmement réconfortant ».

Une tentative d’évasion. Il a enfin indiqué qu’après avoir réussi au troisième jour de sa détention à fausser compagnie à ses geôliers et à s’éloigner d’une dizaine de kilomètres avant d’être repris, il avait décidé de ne plus rien tenter. « S’ils me buttent, ce sera leur décision », a-t-il dit.

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