Près de 60 personnalités issues de 16 chambres parlementaires de la région Pacifique sont réunis à Papeete depuis mardi matin. Ils ont officialisé l’élargissement du Groupe des parlementaires des îles du Pacifique, avant d’entamer leur travaux sur la résilience de l’Océan Pacifique et sur la pêche durable, qui vont durer deux jours.
Après avoir pris place dans l’hémicycle de Taraho’i, et après quelques mots de bénédiction prononcés par M. Adrien Rurawhe, vice-président du Parlement de Nouvelle Zélande, les parlementaires du Pacifique ont pris part à la cérémonie du Rāhiri, symbole d’un engagement fraternel et solennel entre les parlements de la région, à agir en faveur de l’Océan Pacifique.
L’équivalent législatif du Forum des îles du Pacifique
Dans son discours d’accueil, Gaston Tong Sang a salué l’ouverture des institutions polynésiennes sur la région Pacifique. Le Groupe des parlementaires des îles du Pacifique, initié en 2013, a désormais vocation à s’élargir et devenir, à l’instar du Forum des Îles du Pacifique, une instance politique et institutionnelle reconnue, influente et respectée, agissant en complémentarité avec les gouvernements de la région. Il a également insisté sur le fait que les débats devaient dépasser les clivages et les idéologies politiques pour aboutir à l’adoption, demain, d’une déclaration commune fixant les engagements des parlementaires de la région en faveur de la protection de notre océan : « Nous sommes un seul et même peuple, (…). Nous sommes le peuple de l’océan, contraint aux mêmes défis, sous le joug des mêmes menaces, porteurs des mêmes espoirs et déterminé à nous exprimer d’une seule voix ! »
« Nous sommes devenus des grands états océaniques et nos ressources marines font l’objet de convoitises. »
Le président Édouard Fritch, qui s’est exprimé en anglais, a rappelé que cette initiative a fait écho aux objectifs définis par les dirigeants du Forum des îles du Pacifique. « Nous sommes peut-être considérés comme de petits territoires insulaires, mais aux yeux des plus grandes nations, nous sommes et sommes devenus de grands états océaniques et nos ressources marines font l’objet de convoitises. Pour cette raison, en tant que gardiens de cet océan, je demande instamment à chacun d’entre nous de prendre les mesures nécessaires pour protéger et gérer de manière durable nos ressources marines avant qu’il ne soit trop tard »,
La France déterminée à « favoriser l’émergence d’une voie océanienne singulière »
Le Haut-commissaire Dominique Sorain, a déclaré aux parlementaires réunis : « Votre présence témoigne du dynamisme de l’insertion de la collectivité dans son environnement régional, et du rôle utile que la Polynésie française peut jouer pour participer à la définition de solutions communes aux défis du Pacifique. (…) Le Président de la République l’a rappelé, la France est déterminée à jouer pleinement son rôle dans le Pacifique, et à encourager la constitution d’alliances et de partenariats pour favoriser l’émergence d’une voix océanienne singulière. (…) C’est également le message que la France souhaite adresser au monde en décidant d’organiser en 2020, une édition du One Planet Summit ici, en Polynésie française ».
Les parlements de la région ont ensuite procédé à la signature des nouveaux statuts du GPIP et ont démarré leurs premiers débats sur le thème de la résilience de l’Océan Pacifique. Mercredi à l’aube, ils visiteront le port de pêche, avant de poursuivre leurs travaux, à Taraho’i, sur le thème de la pêche, secteur clé de l’économie bleue.