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Pacific Cosmetic Valley : quand le terroir polynésien vise le secteur du luxe

Samantha Finck (trésorière), Timeri Maunier (présidente) et Lucie Hubert (secrétaire) ont formé l’association Pacific Cosmetic Valley pour fédérer les acteurs et faire naître des projets autour des ressources d’exception de la nature polynésienne.

Pacific Cosmetic Valley est un pôle d’innovation qui veut recenser les plantes polynésiennes susceptibles d’être utilisées dans le domaine de la beauté et du luxe, et contribuer au développement d’une nouvelle filière exemplaire et durable.

La cosmétopée, vous connaissez ? Par analogie avec « pharmacopée », la cosmétopée désigne le recensement de l’usage des plantes dans la cosmétique. C’est le sujet de Pacific Cosmetic Valley, association créée en septembre sous l’impulsion de Lina Huan, Timeri Maunier, Samantha Finck et Lucie Hubert.

Un « revival » pour ce cluster qui avait eu une première vie en 2016, au sein de Tahiti Fa’ahotu, le premier pôle d’innovation en Polynésie. Délaissés par les pouvoirs publics, le recensement et la valorisation des plantes polynésiennes reviennent à l’ordre du jour, désormais en phase avec à la fois le schéma directeur de l’agriculture polynésienne, la stratégie d’innovation du Pays, et la feuille de route du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Le 17 octobre dernier, une convention-cadre a été signée avec le pôle de compétitivité français Cosmetic Valley, présidé par le secrétaire général de LVMH. « L’idée, c’est de rapprocher tous les acteurs et de créer des opportunités », dit Lina Huan. La Guadeloupe, la Guyane et La Réunion ont déjà chacune sa Cosmetic Valley.

« Un territoire d’exception » qui doit reconquérir des lettres de noblesse

Timeri Maunier, docteure en pharmacie dont la thèse portait sur l’utilisation de plantes traditionnelles polynésiennes en dermocosmétologie, est la présidente de Pacific Cosmetic Valley, entourée de Samantha Finck, fondatrice de la marque Eco Fare, et de Lucie Hubert, elle aussi docteure en pharmacie et diplômée de l’Essec. Elle a travaillé chez Chanel et connaît le « besoin de naturalité » des marques de luxe face à des consommateurs de plus en plus avertis. Ensemble, elles veulent contribuer à créer une filière de produits d’exception. « Aujourd’hui on dupe les consommateurs en parlant de Tahiti, parce qu’on se rend compte que les tiare viennent d’Égypte et l’huile de coco des Philippines. La Polynésie française a vraiment quelque chose à revendiquer, c’est un territoire d’exception en termes de caractéristiques biochimiques de nos plantes. L’enjeu de la Pacific Cosmetic Valley, c’est vraiment de réinstaurer la vérité auprès des consommateurs en leur prouvant que les produits d’exception, ils viennent d’ici et de nulle part ailleurs », dit Lucie Hubert.

Le cluster veut donc créer des ponts entre cultivateurs, chercheurs et entreprises en se concentrant sur des produits à haute valeur ajoutée, tout en contribuant à la préservation de la biodiversité, des savoirs traditionnels et des emplois locaux. La première mission du cluster : trouver des pistes – les fondatrices du cluster en ont déjà quelques-unes – et regrouper les acteurs dans une démarche de création et de développement d’une « chaine de valorisation ».

À noter que les 19 et 20 novembre à l’Université de la Polynésie française aura lieu une première rencontre intitulée « Atelier cosmétopée du Pacifique Sud », sous le patronage de la Direction générale des Outre-mer, avec la participation de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna. L’occasion de créer le réseau régional et de rédiger une première feuille de route commune.

 

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