Un temps engagée aux côtés de Quito Braun-Ortega, et aujourd’hui au sein du Hau Maohi Ti’ama de Tauhiti Nena, Pamela Otcenasek oriente sa candidature dans la deuxième circonscription sur la jeunesse. Drogue, violence, manque de débouchés… Pour l’enseignante en milieu carcéral, « il est temps d’avoir un réel projet ».
Situation économique « catastrophique », agriculture « morose », jeunesse « sans perspective d’avenir », violence « qui ne cesse de se développer »… L’engagement politique de Pamela Otcenasek tient avant tout à sa perception d’une société polynésienne qui se dégrade. Engagée un temps au sein de Te Hiti Tau Api, la professionnelle de l’enseignement – « depuis 27 ans » précise-t-elle – a choisi le mouvement Hau Maohi Ti’ama, récemment créé par Tauhiti Nena parce « qu’il est soutenu par de Quito Braun-Ortega« . Elle dit s’inscrire pleinement dans l’engagement souverainiste du conseiller municipal de Papeete, mais s’étend moins sur la question du soutien croisé entre l’ancien ministre Tavini et le parti Reconquête d’Éric Zemmour. Sa campagne dans la deuxième circonscription (Tahiti Sud et Est, Australes), la « professeur des écoles à la prison de Nuutania« , veut avant tout l’axer sur la jeunesse. « Ce qui me préoccupe c‘est toute la violence chez les jeunes, la violence intrafamiliale, les addictions, à l’alcool, à la drogue ou à la violence, décrit-elle. On passe des bagarres de rues aux armes blanches et aujourd’hui aux armes à feu, parce que ça existe. Et je vois qu’il n’y a vraiment pas de structure, même pas de centres de désintoxication pour aider les familles à s’en sortir ».
Aux familles polynésiennes, « concentrées sur l’essentiel » – « un emploi, un toit, une terre » – elle promet de mesures de développement économique, notamment basées sur la mer, et des « grands projets structurants » pour lesquels elle compte, malgré un probableme isolement à l’assemblée, obtenir un soutien de l’État. Mais c’est aussi sur la question du nucléaire qu’elle entend s’engager, en demandant une « inversion de la charge » sur les questions d’indemnisation via une révision de la loi Morin, ainsi que des « mesures de réparations urgentes » sur les dégâts environnementaux. Quant à la question du statut, Hau Maohi Ti’ama plaide pour « une souveraineté avec accompagnement ». « On a encore besoin des transferts » de Paris, d’un « partenariat privilégié », basé sur l’histoire commune de la France et du fenua, et de « la dette énorme de l’État ». « Quand on développera notre autosuffisance, sur le plan alimentaire, économique, quand on produira pour transformer et exporter, on aura de moins en moins besoin de ces transferts » explique-t-elle. Au Tavini, qui explique que l’indépendance doit être obtenir avant les mesures d’accompagnement, elle répond « tout est possible » :