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Papeete – Arue, première piste cyclable du réseau « alternatif à la voiture »

Le gouvernement a lancé un marché pour la réfection de l’avenue Prince Hinoi et celle du Général de Gaulle, depuis front de mer de Papeete, à travers Pirae, et jusqu’au camp militaire d’Arue. Un milliard de francs d’enveloppe pour 3,7 kilomètres de routes très fréquentées où apparaitront des voies dédiées aux vélos et séparées du reste de la circulation. La première étape d’un plan qui vise, grâce 15 km de pistes cyclables et 10 autres de voies réservées aux transports au commun, à développer l’offre de mobilité du côté Est de la zone urbaine, et au passage promouvoir le sport santé.

Quinze kilomètres. C’est la longueur du réseau de voies cyclables réparties entre Papeete, Pirae et Arue, qui a déjà fait l’objet « d’études approfondies » du côté du ministère des Grands Travaux. Un projet qui, à entendre Jordy Chan, a de quoi intéresser plusieurs de ses collègues du gouvernement. Car créer des voies réservées au vélo, c’est lutter contre l’insécurité routière, promouvoir un mode de déplacement plus écologique mais aussi plus économique que le véhicule personnel. C’est aussi offrir plus de potentiel au sport santé, et favoriser la mobilité de la jeunesse, qui ne se déplace parfois pas hors des quartiers du fait des difficultés de transports.

Plus que les pistes cyclables, pourtant, le programme développé par le Tavini aux dernières territoriales insistait sur un système de transport en commun en site propre (TCSP), pourquoi pas à l’hydrogène. Mais le développement de la petite reine serait « complémentaire » à celui des transports collectifs, il en serait même un « jalon important » pour le ministre, qui a déjà en main les « études de faisabilité » sur une partie de ce futur réseau.

Un milliard pour 3,7 kilomètres

Des pistes cyclables ont déjà été régulièrement discutées ou annoncées dans cette partie Est de la zone urbaine. Le Pays veut cette fois du concret. Première étape : un appel à concurrence lancé lundi par l’Équipement pour la maitrise d’œuvre, les études et le suivi des travaux d’aménagement de ces voies sur la RT7. Il s’agit de la portion de route qui relie le front de mer de Papeete au camp militaire d’Arue, via les avenues Prince Hinoi et du Général de Gaulle. 3,7 kilomètres au total, pour l’essentiel en 2×2 voies, et pour lesquels les études préliminaires indiquent que l’ajout d’une bande cyclable de chaque côté de la rue – avec des « bordures, potelets ou bornes » pour séparer cyclistes et automobilistes – est envisageable sans expropriation.

« On va jouer sur la largeur du terre-plein central et des voies actuelles, précise Jordy Chan, éventuellement retravailler les trottoirs » qui devront toutefois correspondre aux normes PMR, d’après l’appel à concurrence. S’ajoutent des équipements d’évacuation des eaux de pluie, une réfection de l’éclairage public, de la signalisation, de « l’aménagement paysager » et d’éventuels travaux de réseaux… Enveloppe prévue pour ce chantier programmé pour débute au deuxième semestre 2025 : un milliard de francs, divisé en deux tranches de 500 millions. Les travaux, qui devraient aussi être l’occasion de réétudier la pertinence des giratoires du lycée Aorai, du Taaone ou de la rue Gadiot, doivent durer 12 mois sur chaque tronçon.

Le premier tronçon du réseau de pistes et voies cyclables de l’Est de l’agglomération.

Front de mer, Destremeau, RT2, cour de l’Union sacrée, Taunoa…

Si cet axe a été choisi comme première pierre de ce nouveau réseau cyclable urbain, ce n’est pas parce que c’est le plus simple ou le moins cher à équiper. Mais parce que la RT7 est un « axe structurant » précise le ministre des Grands Travaux, qui ajoute que la circulation des voitures ne devrait pas être entravée par les nouveaux équipements. C’est plutôt l’autre axe de traversée Est de la zone urbaine, celui qui suit les avenues Georges Clémenceau et Ariipaea Pomare, qui part du rond-point du Pont de l’Est vers Mamao, le Stade Fautaua ou la mairie de Pirae, qui a été choisi pour des « voies réservées » aux transports en commun. Les cyclistes devraient aussi y profiter de « bandes cyclables », probablement commune à celles de bus, et qui devraient se prolonger, côté centre-ville de Papeete, jusqu’à Tipaerui sur l’avenue du Maréchal Foch, celle du Général de Gaulle, puis la rue du commandant Destremeau. Des plans qui devraient faire l’objet de précisions, d’annonces et d’appels à concurrence ultérieurs.

On sait toutefois déjà que le réseau cyclable envisagé passera par le front de mer, depuis Fare Ute – et donc jusqu’à la digue de Motu Uta, déjà équipée de voies réservées – jusqu’à Faa’a, où débutent les bandes dédiées mises en place par la municipalité sur l’avenue Nelson Mandela. S’ajoutent plusieurs projets de plus petite envergure, notamment le long du cours de l’Union sacré. Ou sur l’avenue Pomare V, qui traverse Taunoa jusqu’au rond point de Fare Ute. Une voie qui est aujourd’hui gérée non pas par le Pays mais par la mairie de Papeete, avec qui des discussions de cession sont en cours.

Parkings relais et nouvelles infrastructures

Ce n’est pas le seul sujet discuté entre le ministère des Grands Travaux et la municipalité, qui ont notamment échangé sur les « pôles d’échanges multimodaux et parkings relais », qui doivent, en entrée d’agglomération, permettre de laisser sa voiture pour un mode de transport « alternatif ». Ce projet, comme les voies cyclables, promettent de « pacifier » et de redessiner la mobilité en ville, et donc d’engendrer de nouveaux besoins et opportunités d’infrastructures. Commerces, restauration, aires de jeux… Une rencontre a eu lieu la semaine dernière en Jordy Chan et le premier adjoint au maire de Papeete Paul Maiotui pour « confronter leur vision de la mobilité » et « préciser les compétences de chacun » dans ces grands projets. Des échanges similaires ont été programmés avec les représentants des autres communes concernées dans l’agglomération.