Édouard Fritch et Michel Buillard, maires respectifs de Pirae et Papeete, ont signé mercredi après-midi une convention de financement d’études pour le « schéma directeur cyclable » des deux communes. avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et l’Agence française de développement (AFD) en Polynésie française. L’objectif est de faire évoluer les mentalités pour aménager l’espace urbain et le partager entre tous ses acteurs, motorisés ou non.
Les communes de Pirae et Papeete ont répondu a l’appel d’offres lancé par l’État et l’ADEME afin de mutualiser les moyens et d’accompagner le développement des territoires. Sur les 227 lauréats sélectionnés, la Polynésie est le seul territoire d’outre-mer représenté avec la Nouvelle-Calédonie.
Avec cette convention, la sécurité et la circulation des vélos va être étudiée et améliorée. Même si le vélo est très répandu dans les mœurs polynésiennes, les mentalités sont parfois difficiles à faire évoluer. Le tavana Michel Buillard a rappelé que dans certains quartiers, les automobilistes se servent des pistes cyclables pour se garer. Pour Édouard Fritch, tavana de Pirae, ce projet ne se fera pas sans perturbations sur la voie publique.
La modernité pousse aujourd’hui les gens à moins marcher et à utiliser la voiture pour des trajets très courts. Édouard Fritch appelle chacun à se remettre en question.
Papeete s’est par ailleurs largement mobilisée pour la pratique du vélo, avec ses 10 millions de Fcfp de crédits pour le financement des vélos de ses citoyens. 600 vélos ont été co-financés en 3 mois, ce qui pousse la commune à renouveler l’opération dès l’année prochaine. L’arrivée des vélos à assistance électrique redistribue aussi les cartes en permettant de toucher un public élargi, notamment les moins sportifs et les personnes âgées. Michel Buillard n’hésite pas à évoquer une révolution des mentalités.
Le climat, avec ses fortes pluies, n’est pas un argument recevable pour ne pas pratiquer le vélo. Des villes comme Amsterdam ou Copenhague sont devenues de véritables capitales cyclistes malgré un taux d’intempéries élevé. Le réel problème réside davantage dans la cohabitation des véhicules motorisés et non motorisés sur un espace urbain globalement très réduit.
À terme, ce sont des objectifs de diminution de la pollution et d’amélioration de la santé publique qui sont visés. Les résultats de l’étude devraient être connus au premier semestre 2020 avant un possible démarrage des travaux à partir de 2021. D’autres communes comme celle d’Arue ont manifesté leur intérêt pour un tel projet. Pourquoi ne pas imaginer un jour un parcours cyclable, sécurisé et spacieux entre Punaauia et Mahina ?