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Papenoo : le parc Te Faati ferme trois jours pour la « régulation » des chèvres et cochons

La chasse est ouverte, pour ce long weekend de Pentecôte au parc territorial Te Faati dans la vallée de la Papenoo. Des chasseurs pourront exceptionnellement y « prélever » des chèvres et des cochons accusés de disséminer les plantes exotiques invasives et de déraciner des plantes indigènes et endémiques en fouillant le sol pour se nourrir. Les précisions de la Direction de l’environnement.

À titre exceptionnel, le parc territorial Te Faati (seul parc territorial de Tahiti) sera fermé du 18 au 20 mai. Ce parc est né en 1989, au cœur de la vallée de Papenoo à une époque où les forçages allaient bon train sur les rivières. L’objectif alors était de maintenir une « zone en l’état » autour de la rivière Te Faati. Celle-ci s’étend sur 750 hectares.

Soumis au code de l’environnement et géré par la Diren, Te Faati est protégé, mais il reste ouvert en libre accès aux randonneurs. Une signalétique y a été posée, deux refuges permettent d’y passer la nuit. La Direction de l’environnement travaille notamment avec l’association Te Ana o Pae pour entretenir le sentier et agir selon l’évolution des contraintes. Ainsi, Te Ana o Pae a-t-elle attelée ces dernières années à éliminer des espèces végétales envahissantes comme le falcata, le faux pistachier (Syzygium cumini) ou le jambosier (Syzygium jambos). Des espèces endémiques comme l’ochrosia (tamore mou’a) et l’érythrine de Tahiti (‘atae ‘oviri) ont, elles, été réimplantées.

Mission cochons

Reste la problématique des chèvres et des cochons. Ces animaux sont présents de manière générale et circulent entre les vallées. En fouillant le sol pour se nourrir, les cochons notamment déracinent des plantes indigènes et endémiques, en circulant, ils disséminent des plantes exotiques invasives.

Pendant ce week-end de Pentecôte, des chasseurs vont mener une opération de régulation des populations au sein de Te Faati. « Le fait que l’espace de Te Faati soit protégé, il n’y a pas de régulation ce qui finit par devenir une zone de reproduction. Mener une opération ponctuelle comme celle-ci permet de redistribuer les animaux sur l’ensemble de l’espace de la grande vallée où ils peuvent continuer d’être chassés. Ils sont redistribués dans d’autres secteurs, là où les chasses sont menées de manière régulière », justifie Christophe Brocherieux, chef de projet à la Diren.

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Ce n’est pas une première. Une mission de régulation exceptionnelle avait déjà eu lieu en 2016, une autre en 2023, encouragée par les observations des associations de la Papenoo, dont les deux associations de chasseurs Vairutu et Vaituoru Nui. « Elles constataient de très nombreuses traces de leurs passages », rapporte Christophe Brocherieux.

Depuis 2023, un prestataire scientifique indépendant a été sollicité par la Diren pour réaliser un suivi puis formel. Il pose des caméras deux fois par an, pendant 15 jours consécutifs à chaque fois. « En fonction de ses résultats, on saura s’il faut réitérer les opérations exceptionnelles de chasse et à quel rythme », conclut le chargé de projet.