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Pâques sans rassemblement, l’opportunité d’un « retour à l’essentiel » pour l’archevêque de Papeete

Jean-Pierre Cottanceau est archevêque de Papeete depuis décembre 2016. Il avait pris la suite de Mgr Hubert Coppenrath, qui avait décidé de partir en retraite en 2011. ©C.R.

Pâques sans rassemblements de croyants et sans grand repas de famille, est-ce encore vraiment Pâques ? Oui, répond Mgr Jean-Pierre Cottanceau. L’Église catholique, comme plusieurs autres églises du fenua, organisent des messes à suivre à la télévision ou sur les réseaux sociaux depuis le début de la Semaine sainte. Pour l’archevêque de Papeete, même à distance, les croyants peuvent avoir une expérience spirituelle inédite en formant une « communauté de pensée et de prière ».

« Sachez que pendant que je célèbre cette messe en direct pour vous, partout dans le diocèse, les prêtres célèbrent l’eucharistie ». Jeudi soir, en direct sur les radios et pages Facebook catholiques, l’archevêque de Papeete a voulu être clair : les célébrations du weekend pascal, qui marquent la mort et la résurrection du Christ telles qu’elles sont décrites dans la Bible, auront bien lieu… même si les églises doivent rester vides. « L’ordre vient de Rome », assure Mgr Jean-Pierre Cottanceau, qui a pris, le 18 mars dernier, un « décret » cohérent avec les interdictions de rassemblements prises par le Haut-commissariat. Pas de messes publiques, de distribution de rameaux, de baptêmes ou de bénédiction de cierges pendant cette Semaine sainte, donc. Mais « une unité de pensée et de prière » parmi les croyants. Pour le prélat de Polynésie, la priorité est à « sauver des vies » face à l’épidémie de coronavirus.

Suivant les recommandations du diocèse, beaucoup de familles catholiques de Polynésie, confinée à leur domicile, ont dressé chez elles un petit oratoire « avec une bougie, une croix et pourquoi pas un petit bouquet de fleur » pour suivre la liturgie à distance. Mais l’essentiel, c’est la « disposition du cœur » reprend l’archevêque. « On pense à tous les autres qui sont dans la même situation que nous, mais aussi à tous ceux qui sont dans la souffrance », pointe-t-il, rappelant qu’un cyclone vient de toucher durement le Vanuatu, et que de nombreux pays sont bien plus touchés que le fenua par la pandémie de coronavirus.

Aucune raison de « redouter un châtiment de Dieu » en n’allant pas à l’église

Le lieu, lui, « n’a finalement que peu d’importance », explique Jean-Pierre Cottanceau, rappelant à l’appui de ses propos l’épisode biblique de la Samaritaine. Dans cette période de crise « redouter un châtiment de Dieu » parce qu’on ne va pas à la messe ou à l’église, « serait une grosse méprise ».

« Retourner à l’essentiel », donc. À l’entendre ces fêtes de Pâques exceptionnelles peuvent même être une « opportunité, une expérience nouvelle pour nous tous » qui peut « aider vérifier la solidité de la relation personnelle au Christ ».

Une « façon d’éprouver ce qu’on a dans le ventre, et dans le cœur »

Le prélat le sait : dans nombre de familles, la longueur du confinement, la promiscuité ou les difficultés matérielles qui peuvent découler de la crise engendrent des tensions. Le Pays a d’ailleurs fait  le même constat, en mettant en place un PC Social à destination, notamment, des « personnes maltraitées dans leur foyer ». Mgr Contanceau, à son tour, appelle à « tenir bon », dans ce confinement qui se prolonge, et à aider ses proches à passer ce moment difficile.

Tous les horaires de messe à suivre sur Facebook, à la radio, à la télévision, ou en « communion de prière » sont à retrouver sur le site du diocèse.
TNTV et Polynésie La 1ere accordent un temps d’antenne supplémentaire, en ces temps de confinement, aux offices religieux. Un culte célébré par le président de l’Église protestante ma’ohi, le pasteur François Pihaatae, sera notamment retransmis à 9 heures sur Polynésie La 1ere .

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