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Parution des journaux bloquée: les patrons de presse dénoncent une exigence "scandaleuse" de la CGT

Paris (AFP) – Des responsables de quotidiens nationaux ont dénoncé jeudi une exigence « scandaleuse » de la CGT du Livre qui a empêché la parution de leurs titres jeudi après leur refus de publier une tribune du patron de la CGT.

« La CGT a décidé de bloquer l’impression des journaux qui avaient refusé de publier sous la contrainte un tract appelant le gouvernement à retirer la loi travail », s’est insurgé le patron de L’Opinion, Nicolas Beytout, dans un éditorial publié en ligne.

« Cette intrusion scandaleuse du syndicat dans les contenus des médias doit être dénoncée comme une déplorable atteinte à la démocratie », a-t-il souligné.

« On n’a jamais publié de communiqué sous la pression et on ne le fera jamais », a affirmé de son côté le directeur de Libération, Laurent Joffrin, interrogé sur France Inter.

Il a dénoncé une exigence « honteuse et stupide » de la CGT.

« On a bien fait de refuser » de publier la tribune de Philippe Martinez, a ajouté Laurent Joffrin qui a fustigé l’attitude de L’Humanité, seul quotidien national en kiosque jeudi, « qui s’est couché ».

Interrogé sur France Inter, le secrétaire général du syndicat CGT du Livre, Didier Lourdez, a affirmé que son syndicat n’avait « ni exigence, ni diktat ». 

Il a cependant reconnu que son syndicat avait « proposé à tous les quotidiens de donner une expression à Philippe Martinez ».

« La liberté de la presse et la démocratie doivent se faire dans les deux sens », a-t-il dit. « C’est nous qui sommes pris en otages par le gouvernement qui veut appliquer une loi » que son syndicat dénonce, a-t-il ajouté.

Les quotidiens nationaux français, à l’exception de L’Humanité, n’étaient pas en kiosque jeudi, journée de mobilisation contre le projet de loi travail, une situation vécue comme une « prise en otage » par le syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN).

« Pour la troisième fois au cours de ces 2 derniers mois, la CGT bloque l’impression et la distribution des quotidiens nationaux, ce jeudi 26 mai », a regretté ce syndicat. « Nos journaux sont pris en otages par la CGT dans son combat contre la loi +travail+ », a-t-il ajouté. 

Les journaux n’étaient déjà pas parus le 31 mars et le 28 avril.

Ils pourront être lus sur les sites internet des titres, rappelle le SPQN.

© AFP/Archives FRED DUFOUR
Les quotidiens nationaux français ne paraîtront pas jeudi, journée de mobilisation prévue contre le projet de loi travail