Les aficionados de la petite balle blanche espéraient pouvoir retrouver les terrains de golf avec le déconfinement partiel. Mais les golfs de Tahiti et Moorea, qui avaient déjà prévu les conditions d’accueil de leurs clients, sont confrontés à la langue de bois administrative.
On aurait pu penser que le golf rentrait dans la catégorie des loisirs et sports individuels : un 18-trous, c’est au bas mot 15 hectares engazonnés, sur lequel s’éparpillent les joueurs. Largement de quoi respecter la distanciation sociale.
D’autant que des règles spécifiques avaient déjà été prévues, concernant les regroupements de joueurs avant et après les parties, limitées à 2 joueurs maximum. Le golf de Atimaono prévoyait une réouverture dès lundi, ce qui avait déjà passablement irrité les golfeurs qui auraient aimé profiter du grand weekend pour reprendre les clubs. Le motif invoqué : la préparation des terrains, particulièrement à Moorea où l’entretien du parcours avait été suspendu pendant le confinement.
La direction du golf de Atimaono avait donc prévu des réservations obligatoires, une arrivée seulement 30 minutes avant le tee-time et un départ dès la partie terminée, une seule personne par voiturette, des accès limités aux parties communes, la suspension de la location de matériel, etc. Le tout assorti d’une exclusion d’un mois pour tout manquement.
« Nous attendons une décision du haut-commissaire »
Des règles de bon sens, transmises ce jeudi matin par la direction de l’Egat qui gère le complexe de Atimaono. Mais deux heures plus tard, les rêves des golfeurs polynésiens (ils sont un peu plus de 750 licenciés au fenua) se sont évaporés. Une nouvelle note aux abonnés expliquait que « la date de réouverture du golf de Tahiti risque d’être décalée. Nous attendons une décision du haut-commissaire. »
Car il se trouve que l’arrêté réglementant le confinement « light », s’il permet la pratique des sports et loisirs individuels, ne s’applique pas aux « établissements de plein air ». On peut donc envisager d’aller s’entasser à la plage, ou de faire son jogging au parc Paofai, mais pas d’aller pousser la balle sur un golf. Une situation ubuesque que les golfeurs vivent comme une injustice flagrante. Ils accorderaient volontiers au haussaire un « Mulligan » – la possibilité de rejouer le premier trou s’il est jugé médiocre – pour qu’il révise sa position.