ACTUS LOCALESSANTÉ Pas de reconfinement, mais pas le droit au relâchement Charlie Réné 2020-11-13 13 Nov 2020 Charlie Réné Pointant vers un certain plafonnement des chiffres du Covid au fenua, le Pays et le Haussariat entendent persévérer dans la stratégie déjà en place. Le couvre-feu est maintenu à Tahiti et Moorea, les interdictions des rassemblements sont renforcés dans tout le fenua, mais la Polynésie ne sera pas, pour l’instant, reconfinée. Les mesures annoncées : pas de reconfinement, pas d’interdiction de vente d’alcool annoncée les interdictions de rassemblements étendues aux îles Sous-le-Vent, les manifestations sportives interdites le couvre-feu en vigueur à Tahiti et Moorea au moins jusqu’au 14 décembre Une lueur d’espoir. C’est ce que semblent voire dans les courbes de l’épidémie Dominique Sorain et Édouard Fritch, une nouvelle fois réunis au Haut-commissariat ce vendredi. Depuis le mois d’août, leurs allocutions régulières partaient toutes du même constat : l’épidémie s’aggrave, la trajectoire inquiète. Pour la première fois, les données de santé sont plus nuancées : le nombre de nouvelles contaminations « plafonne » (1 711 sur une semaine, contre 2 100 les 7 jours précédents), les chiffres des hospitalisations « sont stables »… Bref, « la dynamique de l’épidémie a changé », pointe le haut-commissaire. Les autorités avaient clairement désigné le niveau de saturation de l’hôpital comme l’indicateur de référence pour décider d’une « nouvelle phase » de lutte contre l’épidémie. Or, la filière Covid du CHPF (98 patients aujourd’hui contre 95 le 2 novembre), comme la réanimation, oscillent entre 50 et 60% de ses capacités. Un chiffre élevé, mais « le seuil critique n’est pas atteint » dit Édouard Fritch. Pas de raison, pour le Pays et l’État, visiblement d’accord, de changer de stratégie : la Polynésie veut éviter « la catastrophe économique et sociale » et ne se reconfine pas. Rien ne permet toutefois de crier victoire contre le virus. Bien au contraire. Le niveau de propagation du Covid en Polynésie reste un des plus importants des territoires français, ou des pays du Pacifique, le nombre de décès qui y sont liés continue de grimper avec 53 Polynésiens morts en deux mois… « Nous sommes encore dans la zone rouge », reconnait Édouard Fritch. Tahiti et Moorea restent bien sûr les épicentres de la propagation, mais ce sont aujourd’hui les archipels qui inquiètent. 500 contaminations ont été repérées hors des îles du Vent, dont 40% au cours de la dernière semaine et une vaste majorité aux îles Sous-le-Vent. Au Raromata’i comme ailleurs, ce sont encore et toujours les rassemblements qui sont incriminés. Barbecues familiaux, fêtes à la maison, sur la plage, sur un motu ou chez des amis… « Il s’agit souvent des rassemblements alcoolisés », insiste le président. Ni l’État ni le Pays n’ont vraiment les moyens juridiques pour intervenir dans la sphère privée… C’est donc, encore et toujours, la « responsabilité individuelle et collective » qui est mise en avant. Pas question de « baisser la garde », martèle Dominique Sorain, « rien n’est gagné, rien n’est acquis ». Raison pour laquelle les mesures en vigueur depuis octobre (limitation des rassemblements sur la voie publique, fermeture des bars, discothèques et équipements sportifs intérieurs…) sont prolongées d’un mois, et même « renforcées » à la marge. Les manifestations sportives jusque-là autorisées à huis clos, seront désormais interdites par principe, dans toutes les îles de la Société. Le couvre-feu reste bien en vigueur à Tahiti et Moorea, mais n’est pas étendu aux îles Sous-le-Vent. « Notre discussion avec les tavana nous font dire qu’il est trop tôt », précise le président. Le message est donc de « tenir bon ». Si les gestes barrières sont globalement appliqués par les Polynésiens, Édouard Fritch épingle le non-respect, trop fréquent, des obligations d’isolement pour les personnes positives et les cas contacts. Des personnes qui, bien souvent, ne bénéficient pas d’un réel suivi ou d’informations claires de la part du Bureau de veille sanitaire. « Les équipes vont être renforcées », assure Jacques Raynal, qui annonce aussi la mise en place de nouveaux centres de tests rapides à Tahiti. « Les comportements dans les entreprises et dans la sphère privée sont essentiels » insiste le haussaire. Après 6 300 contrôles et 250 verbalisations, les forces de l’ordre devraient redoubler de vigilance pour faire appliquer ces règles. « Le temps de la pédagogie est passé » prévient le représentant de l’État. Enfin, la Polynésie « suit de près », les nouvelles mondiales sur le développement des vaccins. « Dans le principe nous sommes intégrés à la commande nationale », précise Dominique Sorain. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)