Pour le parti d’Édouard Fritch, l’absence de représentants des pays du Pacifique à l’épreuve de surf des JO à Teahupo’o constitue une « déception » pour le Pays et un « ratage » pour Moetai Brotherson, qui les avait personnellement invités. Les rouge taclent le manque de « méthode, de tact et surtout de crédibilité » du président bleu ciel sur la scène régionale, où il est pourtant très actif.
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Un communiqué en forme de tacle adressé ce jeudi par le Tapura à Moetai Brotherson. Le parti d’Édouard Fritch rebondit sur notre article de mardi concernant l’absence d’invités officiels des pays du Pacifique à l’épreuve de surf des JO qui sera lancée par une cérémonie culturelle demain. Moetai Brotherson avait pourtant lancé, dès les premières semaines de son mandat, et notemmant lors de son voyage en Corée avec les dirigeants du Forum des îles du pacifique, une invitation large aux chefs d’État et de gouvernement de la région, qui n’était jusque là, d’après lui, « même pas au courant » qu’une épreuve olympique se déroulait en Océanie. Il n’y aura finalement ni présidents ni premiers ministres étrangers à Teahupo’o, ce que regrettait la cheffe de la délégation aux affaires internationales Mareva Lechat à notre micro.
Du pain béni pour les rouges, qui relèvent que cette « fête sportive mondiale » aurait pu intéresser les ministres des sports de la région. Ou le gouverneur d’Hawaii, qui caresse l’espoir, assez mince il faut le dire, d’accueillir lui-même une épreuve de surf pour les JO de Los Angeles en 2028. Ou des représentants du gouvernement calédoniens « qui étaient encore la semaine dernière en Azerbaïdjan avec les représentants du Tavini ». « Visiblement, aujourd’hui, la Polynésie française n’est plus sur le radar lumineux des leaders du Pacifique », en conclut donc le Tapura, qui y voit une « déception » pour les polynésiens et un « ratage » pour le Pays.
La faute est sans surprise attribuée à Moetai Brotherson qui manquerait de « méthode, de tact et surtout de crédibilité » dans sa diplomatie océanienne. Le parti autonomiste va même jusqu’à affirmer que « l’image de la Polynésie française s’est dégradée et les relations cordiales tissées se sont distendues » en un peu plus d’un an de gouvernance Tavini. Comme exemple d’impairs, le parti d’opposition cite seulement « le comportement décalé du président Brotherson, notamment au travers de l’entorse au sacrosaint dress code imposé par le Forum du Pacifique ».
Difficile de croire que cela soit la seule raison qui ait fait renoncer des leaders régionaux à venir à Teahupo’o. Mareva Lechat mettait plutôt en avant des situations nationales – comme le premier ministre papuan, un temps intéressé par la visite, mais qui fait désormais face aux conséquences d’un glissement de terrain meurtrier fin mai – et un calendrier diplomatique chargé, entre le récent sommet au Japon et le FIP à venir aux Tonga. « Les leaders et le Secrétariat du Forum du Pacifique avaient un an pour organiser leur agenda », répond le Tapura.