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Pas d’opposition entre économie et santé : « je raisonne global », dit Yvonnick Raffin

Le Pays, qui a déjà décidé de la prolongation des aides aux entreprises et aux salariés, demande aux ministères de dégager des fonds à prendre sur leurs budgets de fonctionnement. Mais reste encore à obtenir une réponse claire de l’État sur la prolongation du Fonds de solidarité des entreprises (FSE) et les adaptations des conditions des prêts garantis par l’État (PGE). Et, d’où qu’elles viennent, à les étendre à d’autres secteurs touchés par la crise. Le ministre des Finances et de l’Économie, Yvonnick Raffin, refuse l’opposition économie/santé : « Il faut qu’on réponde à une priorité sociale, c’est d’abord ça », dit-il.

Le ministre de l’Économie Yvonnick Raffin a réuni, jeudi après-midi, la ministre du Travail Nicole Bouteau, les syndicats patronaux, la CCISM, l’IEOM et la direction des Finances publiques (État) alors que la dégressivité des aides et l’endettement des entreprises inquiètent le monde économique.

« Il s’agissait, sur la demande du président qui m’a mandaté pour les travaux à venir, d’avoir le sentiment des chefs d’entreprise et de mener une réflexion commune, disait Yvonnick Raffin à l’issue de la réunion, rappelant que la prolongation de toutes les aides, Dièse, etc, jusqu’au 31 décembre a déjà été décidée la semaine dernière en conseil des ministres, avec des coefficients qui viennent moduler en fonction du secteur d’activité ».

Pas de crise de trésorerie

Le Pays, insiste le ministre, n’est pas dans une crise de trésorerie. Mais il s’agit de faire jouer la solidarité gouvernementale en demandant aux ministères de réviser leurs budgets de fonctionnement : « Je n’ai pas de souci parce que les crédits existent déjà. Il s’agit de les redéployer vers d’autres secteurs. Le problème ne se situe pas là, et il n’y a pas de risque de cessation de paiements. (…) Il s’agit de venir au secours de l’hôpital, de la Direction de la santé, de l’ILM, des établissements privés recueillant les malades du CHPF. »

Une révision « à neuf zéros », qui doit être présentée dès la semaine prochaine, et se traduire dans le collectif budgétaire à venir en septembre. Le ministre est « confiant » : « Je dois dire que le gouvernement joue le jeu et ils ont accepté de différer certaines actions qui n’étaient pas forcément prioritaires, mais sans mettre en péril l’administration. C’est essentiellement le budget de fonctionnement, parce que le budget d’investissement suit sa vie normale. » Yvonnick Raffin indique aussi que les recettes fiscales, au moins jusqu’à la semaine dernière, restaient dans les prévisions budgétaires.

« Ne pas casser la machine »

Si le Pays est présent côté social pour sauvegarder les emplois, les chefs entreprises s’inquiètent de l’avenir des dispositifs d’État, principalement le Fonds de solidarité des entreprises (FSE) alors que le Président de la République avait indiqué que des décisions seraient prises au mois d’août. Inquiétudes qui concernent aussi les prêts garantis par l’État (PGE) : le « front de la dette » avance à grands pas, même avec les reports de remboursements, et les difficultés s’annoncent pour début 2022, non seulement pour les entreprises mais aussi pour les banques dont la production de crédits pourrait être diminuée. La restauration notamment, qui n’a pas bénéficié des aides, demande à pouvoir se présenter au guichet. L’État réfléchit à « une modulation, une prolongation » et le ministre attend une réponse « d’ici une quinzaine de jours » mais fait montre d’un optimisme prudent.

Pour Frédéric Dock du Medef-Pf, « il ne faut pas casser la machine économique et touristique. On a vu qu’elle était capable de redémarrer, mais si elle s’arrêtait de nouveau… On perd déjà des qualifications, des gens quittent le secteur… » Le gouvernement polynésien ne veut pas opposer santé et économie : « Je raisonne global, conclut Yvonnick Raffin. Il faut qu’on réponde à une priorité sociale. C’est d’abord ça. »

 

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