Pascale Haiti-Flosse était l’Invitée de la rédaction de Radio1 ce mercredi. Représentante à l’assemblée de la Polynésie où elle siège avec le Tapura depuis l’année dernière, elle est la candidate aux législatives de l’alliance Amui Tatou sur la 3e circonscription. Elle veut se consacrer en priorité, dit-elle, aux mêmes dossiers que la députée sortante : indemnisations des victimes des essais nucléaires et ITR.
La candidature de Pascale Haiti-Flosse, qui affronte Mereana Reid-Arbelot, Jules Hauata, et Naumi Kohere sur la 3e circonscription, interroge depuis qu’elle a été annoncée : condamnée à trois ans d’inéligibilité par la cour d’appel dans l’affaire du faux bail de la rue Cardella, elle s’est comme son époux pourvue en cassation. Rien ne l’empêche de se présenter, mais les électeurs prendront-ils le risque de voter pour elle alors que, si elle est élue à l’Assemblée nationale, elle pourrait être remplacée par sa suppléante, Tiare Pater-Pothier issue du Ia Ora Te Nunaa de Teva Rohfritsch ? Pascale Haiti se dit confiante et répond qu’elle n’est « pas concernée directement par cette affaire, c’est pour ça que mon avocat ne comprend pas la décision du tribunal. »
Si elle se réveillait députée au matin du 7 juillet prochain, elle dit vouloir défendre le dossier des indemnisations des victimes du nucléaires, d’abord pour prolonger le délai de dépôt des dossiers qui arrive à échéance l’année prochaine, et pour étendre la liste des maladies radio-induites.
Elle cite également le dossier de l’ITR des fonctionnaires d’État : « Il y a vraiment une injustice à ce niveau-là et il faut trouver des solutions (…) mais ce sera un dossier très important et très long à régler. »
Une union autonomiste face à un parti indépendantiste divisé
A-t-elle été envoyée au casse-pipe, sur cette circonscription qui avait largement élu Moetai Brotherson en 2022 ? D’autant que l’on sait que le premier choix de Gaston Flosse pour la composante orange de cette alliance aurait été la 1ère circonscription. « C’est ce que la plupart me disent », répond Pascale Haiti-Flosse, mais même si elle dit « ne soyons pas trop prétentieux », elle estime que « cette union nous favorise. » Elle s’est rendue lundi à Uturoa, où la question de la candidature de Naumi Kohere rejetée par les membres de Amui Tatou a été évoquée et clarifiée, dit-elle. « S’unir pour gagner les élections, c’est ça qui compte. Il faut équilibrer. » Et faire attention à ne pas mettre « trop de jeunesse », ajoute-t-elle en évoquant les députés Tavini : « Ils étaient seuls, livrés à eux-mêmes, ils auraient du avoir un plan et un objectif d’ensemble, mais chacun est parti de son côté, l’un parlait de citoyenneté, l’autre disait ‘Tiamaraa’, il n’y a pas de plan au niveau de ce parti. »
De quel côté du Palais Bourbon siégerait-elle si elle est élue ? Elle botte en touche. Le sujet aurait été évoqué par les « patrons » des partis, mais il n’a pas été tranché. Selon la composition de l’Assemblée nationale qui émergera des élections, ils se prononceront « d’abord pour la Polynésie ».