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Pass’sport : 8 000 francs par enfant pour s’inscrire en club et s’équiper


La création du Pass’sport polynésien a été actée ce matin par le Pays, la CPS, les fédérations sportives et l’État, principal financeur de ce dispositif déjà testé en métropole. Il s’agit de proposer aux jeunes âgés de 6 à 18 ans issus de milieux modestes, une aide de 8 000 francs pour payer leur inscription dans un club sportif ainsi qu’un équipement de base. De quoi « favoriser la reprise de l’activité physique » après deux ans de Covid, et à 5 ans des Jeux du Pacifique.

Le dispositif est né en métropole, mais la Polynésie était bien décidée à se « l’approprier ». Officiellement lancé ce mercredi au fenua, le Pass’sport a en fait été appliqué dès la rentrée 2021 dans l’Hexagone. Et avec succès : en proposant une aide forfaitaire pour l’inscription dans une fédération ou une association sportive, il aurait permis d’engranger pas moins d’un million d’inscriptions supplémentaires, dont environ 80% de nouveaux adhérents. Une façon d’aider la pratique sportive a rebondir après deux ans de Covid pendant lesquels certaines fédérations, en métropole comme à Tahiti, ont perdu près de la moitié de leurs membres. Dès l’année dernière, l’extension du pass à la Polynésie avait été discutée avec Paris, et l’État s’est finalement engagé voilà quelques mois, et malgré la compétence du Pays en la matière, à financer l’opération pour au moins deux ans. « On verra pour la suite », sourit Édouard Fritch qui voudrait voir cet engagement pérennisé au moins jusqu’à 2027, et qui a signé ce mercredi, avec les représentants de l’État, de la CPS, du COPF, et une vingtaine de présidents de fédérations, les conventions de lancement du pass.

Démocratiser le sport, repérer les athlètes de demain

75 millions de francs de dotation d’État complétés par 4 millions de fonds du Pays : de quoi permettre à 8 000 à 10 000 jeunes de bénéficier d’une aide dès cette rentrée. L’aide forfaitaire a été adaptée – 8 000 francs contre 50€ en métropole, ce qui doit permettre de financer, au passage, des équipements de base pour les nouveaux pratiquants -, les modalités aussi – le Pass’sport est réservé aux seuls bénéficiaires de l’allocation de rentrée scolaire ou l’allocation spéciale handicap. Mais l’objectif reste le même, explique le ministre de la Jeunesse Naea Bennett : démocratiser la pratique sportive et pourquoi pas aller chercher, dans tous les quartiers, les athlètes qui brilleront, dans cinq ans, aux Jeux du Pacifique organisés en Polynésie.

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Si l’État paie et que le Pays organise, c’est la CPS qui gèrera le dispositif, en lien avec les fédérations sportives. Car du côté des familles, on ne touchera pas d’argent, insiste le président du comité olympique de Polynésie, Louis Provost : les parents n’auront qu’à choisir un club d’inscription, lui fournir un justificatif d’allocation de rentrée scolaire (disponible sur le portail Tatau de la CPS), et le club fera lui-même la réduction sur le prix de l’inscription. Avant de recevoir les fonds de la part de la Caisse de prévoyance. Si la licence et la cotisation coûtent moins de 8 000 francs, le club pourra fournir au nouveau licencié un peu d’équipement sportif pour compléter la somme. Si c’est plus cher, ce sera à la famille de compléter.

Aider les jeunes à trouver « leur équilibre »

Pour la CPS, la participation à ce dispositif est « logique » à plus d’un titre. La caisse, d’abord, connait les bénéficiaires de l’allocation de rentrée scolaire qu’elle distribue déjà. En tant qu’organisme gestionnaire, elle était aussi la mieux placée pour mettre en place, en quelques mois seulement, un système de reversement des fonds aux associations et clubs. Mais surtout, le sport, c’est de la prévention en matière de santé, rappelle le directeur général de la CPS Vincent Fabre, et ce « dès le plus jeune âge ». « Pour les jeunes issus de quartiers prioritaires, c’est plus difficile de trouver cet équilibre entre les activités scolaires, sportives, culturelles, la bonne alimentation, note-t-il. Donc c’est important pour les pouvoirs publics de travailler ensemble sur ce genre de projet. Et c’est cet esprit d’équipe qui a permis d’aboutir en quelques mois ».

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