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Paul Gauguin : les passagers en « septaine » à terre, le protocole sanitaire renforcé

Les tests de dépistage menés à bord du bateau de croisière se sont tous révélés négatifs. Les passagers et membres d’équipage, qui ont pu débarquer ce lundi soir, devront tout de même subir une quarantaine de sept jours chez eux ou en centre dédié. Le protocole sanitaire a « fonctionné » et a été « respecté de bout en bout », insistent l’État et le Pays, qui étudient tout de même un renforcement des obligations de dépistage des croisiéristes.

À l’unisson, Dominique Sorain et Édouard Fritch. Lors d’une allocution commune, ce lundi soir, les deux responsables ont tout fait pour rassurer après 48 heures d’inquiétudes autour du Paul Gauguin. Le haut-commissaire et le président du pays en sont conscients : la détection d’un cas de Covid-19 à bord du navire de croisière a alimenté beaucoup de discussions au fenua, mais aussi à l’extérieur. « Le virus ne circule pas en Polynésie », « le protocole sanitaire fonctionne », « les tests sont fiables »… Moins de trois semaines après la réouverture du ciel, ces messages étaient bien tournés vers les Polynésiens, mais aussi vers les potentiels touristes européens ou américains.

Les chiffres ont effectivement de quoi rassurer. Sur 340 personnes dépistées au sein du bateau – passagers et équipage compris – une seulement s’est révélée positive à la Covid-19. Une touriste américaine voyageant avec sa mère, qui avait bien présenté un test négatif avant son vol vers Tahiti atterri le 26 juillet. Elle avait aussi utilisé et transmis, 5 jours plus tard, le kit d’auto-test distribué par les autorités, comme l’exige la réglementation. Une réglementation qui ne lui interdisait pas d’embarquer entre temps sur le Paul Gauguin. L’institut Malardé avait détecté des traces de virus, samedi, sur les prélèvements reçus. D’où le retour, la nuit suivante du Paul Gauguin à Papeete, une des procédures mises sur la table avant la reprise de l’activité. Ce cheminement, longuement détaillé par le haussaire et le président « montre que le protocole sanitaire a été respecté de bout en bout » insiste Dominique Sorain. Ce qui n’a pas empêché la croisière d’être interrompue.

7 jours à domicile et un test à la sortie

Si la touriste contaminée et sa mère – pour l’instant dépistée négative, mais qui pourrait développer la maladie dans les jours à venir – avaient été placées à l’isolement dans un lieu dédié dès dimanche, les autres occupants du navire ont commencé à débarquer ce lundi soir. Pour s’assurer de leur non-contamination, ils devront rester confinés chez eux. Ou, pour quelques passagers non-résidents au fenua qui n’ont pas choisi de rentrer dans leur pays, dans un « hébergement individuel » dédié. Une quarantaine qui devrait durer 7 jours avec test avant la sortie. « Ils ont signé un engagement sur l’honneur et seront suivi quotidiennement », insiste Édouard Fritch.

Fin de l’histoire ? Non. D’abord parce que de nouveau cas peuvent se déclarer parmi ces passagers, et particulièrement parmi les 24 cas contacts identifiés sur le navire. « Le risque est faible parce que la compagnie du Ponant et les équipages du Paul Gauguin ont bien travaillé et ont appliqué des règles strictes en matière sanitaire », salue le président du Pays. Le respect des gestes barrières par les deux touristes est aussi noté : « Elles sont restées ensemble, ont porté le masque en tout lieu », poursuit Édouard Fritch. Reste qu’entre son arrivée à Faa’a et son embarquement sur le Paul Gauguin, la passagère contaminée a aussi pu croiser du monde. Elle aurait notamment résidé dans une pension à Taiarapu-Ouest. L’enquête sanitaire se penche aussi sur l’escale à Bora Bora effectuée quelques jours plus tard. Les deux touristes y auraient loué une voiture pour faire le tour de l’île, ont mangé au restaurant. « On sait où elles sont allés, qui elles ont vu », insiste le président, soucieux de ne pas créer l’inquiétude pour la perle du Pacifique.

Vers un dépistage de plus pour les croisiéristes

L’épisode, très médiatisé au niveau international, aura probablement un impact sur le tourisme polynésien, qui compte très largement sur sa réputation « Covid-free » pour sortir la tête de l’eau. Mais malgré l’issue a priori favorable, c’est le secteur de la croisière qui a de quoi s’inquiéter. Le Paul Gauguin et l’Aranui sont actuellement les seuls paquebots à naviguer dans nos eaux. Et après l’annulation probable d’une rotation par le Ponant, ils comptent visiblement poursuivre leur activité dans les semaines à venir. Comment faire pour éviter un nouveau retour à quai ? Au terme de discussions avec les compagnies, le Pays s’apprête à renforcer le protocole sanitaire. L’idée : rendre obligatoire, en plus du test préalable au vol vers la Polynésie et de l’auto-prélèvement quatre jours après l’arrivée, un dépistage systématique avant d’embarquer pour une croisière.

Les contours de cette nouvelle mesure restent encore flous. Mais pour Hervé Varet, directeur de l’Institut Malardé, il s’agira probablement de réaliser un test la veille du départ pour obtenir les résultats avant embarquement sur le bateau. Il précise que des discussions sont aussi en cours avec les compagnies pour « étudier dans quelles mesures elles pourraient embarquer du matériel » : des auto-tests à transmettre à l’institut, mais aussi, pourquoi pas du matériel d’analyse pour réaliser les tests eux-mêmes.

 

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Répondeur de 6:30, le 04/08/2020

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