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Pays, communes, État, entreprises… Une agence « boîte à outils » pour l’aménagement du territoire

Moins de trois mois après l’adoption du Sage, l’Agence d’aménagement et de développement durable des territoires a été officiellement lancée ce vendredi. Elle regroupe autour d’une même table les acteurs institutionnels et privés, pour avancer sur des projets d’aménagement, trop souvent freinés par un manque de concertation ou de compétences techniques. 

Dialoguer, partager les idées et des données, accompagner la concrétisation de projet… Voilà les missions de l’Agence d’aménagement et de développement durable des territoires (AADDT), un organisme évoqué depuis plusieurs années, et qui a tenu sa première assemblée générale ce lundi après-midi. Si le FIP ou les groupements de communes servent déjà de plateforme d’échanges, ils restent concentrés sur les projets purement municipaux. « C’est la première fois qu’on se dote d’un outil qui permet de travailler avec tous les acteurs, sur des projets transversaux, qu’ils émanent des communes, du Pays ou du privé », explique le ministre du Logement et de l’Aménagement Jean-Christophe Bouissou, qui préside la structure. « Une innovation majeure dans les relations liant les différents acteurs du secteur de l’aménagement » a commenté le président Édouard Fritch.

Échanger, mais surtout accompagner les communes

L’agence pourra intervenir aussi bien sur des projets d’urbanisation, de mobilité, d’habitat, d’énergie, ou de préservation du patrimoine. Pour le vice-président Tearii Alpha, il s’agit notamment de concrétiser les objectifs du « Sage », le schéma d’aménagement général présenté l’année dernière et qui a été adopté par l’assemblée de la Polynésie début juillet et promulgué le 24 août.

L’AADDT – à laquelle le Pays espère, sans certitude pour l’instant, l’adhésion des 48 communes du fenua – ne servira pas seulement de table ronde. Alors que les communes polynésiennes souffrent depuis trop longtemps d’un manque d’appui technique – qui aboutit souvent à la non-consommation de crédits d’investissements – l’agence doit, justement, fournir des compétences. De la réflexion sur les plan d’aménagement communaux au montage d’études, la structure peut participer à chaque étape des projets jusqu’à « aboutir à des dossiers prêts pour les consultations », pointe Jean-Christophe Bouissou. La participation de grandes entreprises privées ou parapubliques doit permettre d’ouvrir le champ de la réflexion trop souvent limité aux seuls acteurs institutionnels.

100 millions de francs de budget « pour commencer »

Dotée d’un budget d’une centaine de millions de francs en 2021 – « qui augmentera en fonction de l’importance des projets traités » – l’agence d’aménagement est financée par le Pays. Elle doit recruter son directeur et directeur adjoint, et des « techniciens de très haut niveau », ingénieurs, architectes ou autres personnels « affutés au montage de dossiers ». De quoi, aussi, apaiser le débat sur certains projets, espère le ministre du Logement et de l’Aménagement.

L’Agence d’aménagement et de développement durable des territoires n’a en revanche pas vocation à intervenir dans le sensible domaine du foncier. Pour faire des acquisitions de terrains, mener des travaux de viabilisation, et les orienter vers divers acteurs, notamment l’OPH et les organismes privés de logement social, le Pays compte sur une nouvelle société d’économie mixte. La Sagep remplissait ce rôle jusqu’à sa liquidation progressive et coûteuse, entamée en 2011. Ce nouvel « aménageur ensemblier », dont la création a été travaillée avec la Caisse des dépôts devrait disposer « de moyens importants », et doit être lancé courant 2021.

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1 Commentaire

  1. simone grand
    29 septembre 2020 à 7h22 — Répondre

    Les routes du pays deviennent de plus en plus hautes car au lieu de creuser pour travailler et réutiliser les précieuses matières premières des rivières et des plages, on en rajoute des couches et des couches si bien que les propriétés qui autrefois surplombaient la route sont aujourd’hui surplombées par elle. On devine aisément le bruit de machines à sous que cela engendre pour certains cela au détriment de la collectivité qui s’appauvrit de plus en plus en belles rivières, grandes plages. A quand un sursaut de bon sens?

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