Cet ancien chef de poste de la DSP avait menacé de mort à plusieurs reprises quatre de ses collègues, qui avaient du l’empêcher d’accéder à son arme. Sa condamnation en première instance a été allégée par la cour d’appel de Papeete : il n’est interdit d’exercer que pour cinq ans.
Le 12 juin 2020, le policier Thierry T, avait menacé de mort quatre de ses collègues – « Trois balles pour les collègues et une pour toi », « Mets ton gilet, j’arrive », écrivait-il à son supérieur. Il a également tenté de pénétrer dans l’armurerie pour y récupérer son arme de service. À l’origine de sa colère, le refus d’un jour de congé.
Thierry T. a quitté le territoire à 16 ans et vécu près de 30 ans en métropole, où il a été militaire durant 9 ans puis policier et CRS, il a même été garde statique à l’Élysée. Son dossier est alors vierge de toute sanction. De retour à Tahiti, en instance de divorce, il est nommé chef de poste, mais il s’y sent mal : il n’a pas les compétences informatiques requises. Il dit à l’audience ne pas avoir envie de tant de responsabilités. Lors de son audition il admettra avoir eu envie de tuer ses collègues et de se suicider ensuite. Condamné à une interdiction d’exercer dans la police, à 12 mois de prison et une obligation de soins, son appel avait été examiné le 19 août dernier. Thierry T. plaidait le burn-out, demandait sa réintégration à un poste n’impliquant pas le port d’une arme et la non-mention de sa condamnation à son casier judiciaire.
L’avocat général avait souligné que Thierry T. ne se rendait simplement pas compte « qu’il était inimaginable d’aller retravailler avec des collègues qu’il avait menacés », des collègues qui disaient avoir peur de lui et ne pas vouloir travailler avec lui. « Maintenant il veut un emploi de bureau, mais il détestait ça ! » Son avocat argumentait que sa condamnation en première instance équivalait à « une mort sociale »
Ce jeudi matin la cour d’appel a rendu sa décision, et allégé la peine de Thierry T. : interdiction temporaire d’exercer dans la police et interdiction de port d’arme durant 5 ans, peine de prison avec sursis, et sa condamnation ne figurera pas à l’extrait B2 de son casier judiciaire.