ACTUS LOCALESSOCIAL Père Christophe tempère le nombre de SDF à Tahiti Valentine BLUET 2019-02-06 06 Fév 2019 Valentine BLUET © Radio 1 Entre 250 à 300 personnes livrées à la rue à Tahiti, ce sont les chiffres avancés par Père Christophe dans son bilan annuel de la structure d’accueil Te Vai-ete. « Loin des chiffres fantasques de 700 personnes », remarque le père. Parmi ces sans-abris, les personnes présentant des problèmes psychiatriques lourds sont en augmentation. Pour l’homme d’Eglise, il y a urgence à mettre en place des structures d’accueil adaptées. Chaque année, Père Christophe présente un bilan de la structure d’accueil Te Vai-ete. Au travers des repas servis par la structure et des maraudes, les bénévoles réalisent un état des lieux du nombre de sans domicile fixe à Tahiti. Il s’agit d’ailleurs de l’une des rares cartographies récente de la situation depuis le rapport du collectif Te Ta’i Vevo en 2015, qui dénombrait 400 personnes en situation d’errance à Tahiti. Pour 2018, le bilan avance : « 250 à 300 personnes en grande précarité ». « Des chiffres qui ont un peu augmenté mais qui n’ont pas explosé », commente Père Christophe avant de dénoncer « les chiffres fantasques (700 personnes) données par certaines associations en mal de subvention, et qui ont été relayées hâtivement par le gouvernement ». Père Christophe fait notamment référence à l’intervention en juillet dernier à l’assemblée de la ministre des Solidarités, Isabelle Sachet. Pour le vicaire de la cathédrale de Papeete, « ces chiffres gonflés » sont du « lobbying » de certaines associations. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2019/02/SDF-PERE-CHRIS-01.mp3 Père Christophe remarque en revanche « une évolution dans le profil » des personnes vivant dans la rue. D’abord « la population est plus âgée qu’avant », en moyenne entre 30 et 50 ans. Des personnes « en pleine force de l’âge pour travailler », mais au chômage ou ne gagnant pas assez pour se loger. La présence des mineurs a aussi augmenté : 47 sur toute l’année 2018. Les plus nombreux ont plus de 16 ans. Ce sont en majorité des filles qui « suivent leur conjoint plus âgés faute d’être acceptées dans la famille ». Mais ce sont les personnes en situation de handicap et notamment présentant des troubles psychiatriques lourds qui sont de plus en plus nombreuses : de 19 en 2017 à 52 en 2018, dont 4 cas de schizophrénies non traitées. Pour Père Christophe, cela résulte d’un manque de prise en charge. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2019/02/SDF-PERE-CHRIS-02.mp3 Pour conclure son bilan d’activité, Père Christophe liste quelques préconisations. Pour 2019, il a bien noté « l’alignement des millions annoncés pour la prise en charge des personnes en grandes précarités et à la rue. (…) Mais il faut savoir raison garder ». Si le vicaire de Papeete salue les initiatives du gouvernement, il n’est pas d’accord avec l’ordre des priorités. Outre le réaménagement du centre d’hébergement d’urgence et du centre d’accueil de jour, Père Christophe met l’accent sur le logement des travailleurs et des personnes handicapés. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2019/02/SDF-PERE-CHRIS-03.mp3 En attendant la mise en place de ces projets, Te Vai-ete organise des rencontres hebdomadaires avec des psychiatres du public et du privé. Le centre d’accueil se cherche également un nouvel emplacement avant la fin de l’année. Il lorgne sur l’ancien site du cercle des marins à Taunoa, propriété du Port autonome. Un projet complet sera présenté à la fin du mois. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)