Vendredi, les enquêteurs de la DSP ont perquisitionné les locaux de la TEP. Une opération menée dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « détournement de fonds publics » et « prise illégale d’intérêts » qui s’intéresse à la facturation d’un marché de pose de câble de haute tension à Arue attribué par la TEP à la société Spres. La position de Bruno Marty, ancien patron de la Spres et aujourd’hui président du conseil d’administration de la TEP, est au cœur de l’enquête…
Décidément, la justice ne lâche plus Bruno Marty. Vendredi matin, les enquêteurs de la brigade financière de la Direction de la sécurité publique (DSP) ont mené une perquisition dans les locaux de la société d’économie mixte (SEM) de Transport d’énergie électrique de Polynésie (TEP), comme l’ont révélé nos confrères de Polynésie 1ère. Selon nos informations, cette perquisition fait suite à plusieurs auditions dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte pour « détournement de fonds publics » et « prise illégale d’intérêts ». Plus précisément, les limiers de la DSP s’intéressent à un marché de près de 170 millions de Fcfp passé il y a plusieurs années entre la TEP et la société Spres de Bruno Marty pour la pose d’un câble de haute tension à Arue. Un câble que la TEP estimait mal installé et qui avait été déterré par des crues il y a trois ans. Le maire de Arue, Philipe Schyle, s’était d’ailleurs inquiété du danger que représentait à l’époque cette situation pour sa population…
La TEP avait alors demandé à la Spres de refaire les travaux. La société s’était exécutée mais avait de nouveau présenté la facture à la TEP ! A l’époque, la TEP avait refusé de payer une deuxième fois pour ces travaux et un contentieux était né entre les deux entités. Sauf qu’en mai 2013, le patron de la Spres, Bruno Marty, a quitté sa société pour devenir le nouveau ministre de l’Équipement de Gaston Flosse. Et en août 2014, le même Bruno Marty a été nommé président du conseil d’administration de la TEP par le gouvernement. La DSP enquête donc sur ce curieux conflit d’intérêts et cherche à connaître les conditions exactes du règlement du contentieux entre la TEP et la Spres sous la présidence de Bruno Marty…