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Peu de risque de cyclone mais un risque de sécheresse

« La Niña » devrait se faire sentir dans les mois à venir sur le Pacifique. De quoi réduire le risque de cyclone dans la zone du fenua, notamment dans sa partie Nord, qui pourrait en revanche connaitre de nouveaux épisodes de sécheresse. D’après les spécialistes de Météo France, le phénomène devrait s’estomper en début d’année 2022, laissant donc subsister un risque de dépressions aux Australes et dans le sud de la Polynésie.

Quel risque de cyclones dans les mois à venir ? C’est la question de que beaucoup se posent alors que les pluies du weekend dernier marquent l’entrée dans la saison humide. Et parmi ceux qui s’interrogent il y a bien sûr les spécialistes de Météo France, qui comme tous les ans ont mis à jour et comparé leurs modèles de prévisions. Le refroidissement de l’eau ces dernières semaines porte à croire que le phénomène climatique La Niña, déjà établi la saison dernière, se poursuivra en début de saison chaude. Au cours de cette phase, et contrairement aux années marquées par un phénomène El Niño, « les modèles s’accordent à circonscrire le réservoir d’eau chaude à l’Ouest du Pacifique ». Moins de chaleur, donc moins d’énergie et moins de risque de cyclone : comme l’année dernière, le risque est jugé « modéré aux Australes et dans le Sud des Tuamotu, faible à la Société et aux Tuamotu du Nord » et même « quasi nul » aux Marquises. La Niña, qui devrait atteindre sa maturité entre novembre et décembre, devrait toutefois s’estomper en fin de saison humide : si un cyclone ou une dépression forte naviguait depuis l’Ouest jusqu’au fenua, ce serait probablement dans cette période, comme l’explique Victoire Laurent, responsable de la division climatologique à Météo France.

Un cyclone en fin de saison et en pleine période La Niña, c’est ce qui était arrivé en 1976. Le dernier cyclone en date au fenua, remonte, lui à 2010. Il s’agissait de Oli qui avait surtout fait des dégâts à Tubuai. Des phénomènes rares, donc, beaucoup plus rares qu’en Nouvelle-Calédonie ou qu’à La Réunion par exemple. « Mais quand cela arrive, on n’a souvent que quelques heures pour réagir. C’est important de rappeler les consignes et de se tenir prêt », insiste le haut-commissaire Dominique Sorain. Pierre Michel, un des responsables de la Direction de la protection civile rappelle les consignes les plus importantes : s’informer, constituer un stock de vivres et d’eau potable, disposer de moyens d’urgence basiques accessibles (outils, trousse à pharmacie, radio…).

Des petits préparatifs « qui peuvent faire une différence », de même que la connaissance des consignes à respecter lors des différentes phases d’alerte cycloniques, qui sont à retrouver sur le site du haussariat. Météo France de son côté tient à jours une carte du risque et propose des informations détaillées sur la formation et les risques associés cyclones, des vents pouvant être dangereux à plus de 300 kilomètres de l’œil, à la houle de tempête qui peut faire des dégâts encore plus loin.

Mais en dehors de ces phénomènes violents, c’est aussi la pluie qui inquiète. Par son abondance – comme lors du weekend dernier – ou au contraire par sa rareté. Le fenua sort d’une année marquée par un déficit de précipitations. La sécheresse est même qualifiée d’extrême aux Marquises, aux Nord des Tuamotu et de sévère dans certaines zones de la Société. Et d’après la climatologue Victoire Laurent, cela pourrait continuer dans les îles du nord de la Polynésie. « Cela peut poser un problème sur la gestion d’eau ou sur les feux de forêt », explique-t-elle.

Aux îles de la Société, le cumul de pluie devrait être « dans la moyenne ». Ce qui ne veut pas dire que des épisodes de précipitations exceptionnels sont exclus. Comme le précise la spécialiste c’est, plus que le cumul de pluie, sa répartition qui est difficile à prévoir. « Il y a une certaine évolution dans le climat, reprend la climatologue. Ça se voit dans le fait que la distribution des précipitations a changé : on peut avoir de longues périodes de sécheresse, et dans un cours laps de temps toutes les précipitations d’un ou deux mois qui vont tomber. Ça nous pose des difficultés de prévision. »

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