Consciente du succès du padel et de la demande, pressante, pour de nouveaux sites de jeu, la mairie de Pirae va faire construire cinq courts à la place des terrains de tennis défraîchis de Pater, au pied de Vetea. Un projet qui s’inscrit dans une réflexion plus large de réhabilitation du site de la MJC. Et qui n’est pas une initiative isolée : l’AS Dragon doit ouvrir deux courts dans l’année, Phénix doit en faire construire quatre de plus, une structure privée cherche à se lancer, et plusieurs autres mairies sont intéressées.
La mode n’était pas que passagère. Fin 2022, l’AS Phénix ouvrait les deux premiers courts de padel du fenua. Un sport entre le tennis et le squash, réputé accessible et convivial, et qui a déjà connu un boom en métropole, attirant 500 000 pratiquants en quelques années. Le succès est tout aussi fulgurant au fenua : un an après ce lancement, le club de Punaauia avait déjà fait construire trois courts – ou « pistes » – de plus et compte 500 à 600 abonnés qui se battent quotidiennement pour de précieux créneaux entre 5h30 et 21 heures. Les terrains de tennis attenants paraissent souvent bien vides, et l’un d’eux est en voie de disparaitre pour faire de la place à quatre pistes couvertes supplémentaires. L’enthousiasme, donc, ne semble pas se tasser, comme le confirment les ventes de matériel dans les magasins de sport, ou les partenariats engrangés par la championne d’origine polynésienne Léa Godaillier et il a depuis plusieurs mois déjà attiré l’attention de divers acteurs privés ou publics. Comme la mairie de Pirae, qui compte de nombreux pratiquants dans sa population et quelques-uns parmi ses élus et cadres.
Rendez-vous en 2025
Si la commune d’Édouard Fritch est la première à s’engouffrer dans la « padel mania », c’est que la mode tombe à pic dans sa réflexion pour « requalifier » les deux courts de tennis de la MJC Pater, situés juste derrière le stade et au pied de Vetea. Des courts à l’état de quasi-abandon, dénués de filets, et logés sur un terrain clôturé de 1 200 mètres carrés, qui ne sert « plus vraiment » ces dernières années. Comme l’a acté le conseil municipal en mars, ils seront remplacés par cinq pistes de padel flambant neuves. Un choix évident pour la directrice générale adjointe des services de la ville. « On entend beaucoup parler de padel depuis l’année dernière, on a vu des projets sortir de terre, et on s’est dit que ça pouvait répondre à un besoin, explique Moea Simon qui parle aussi d’amener de la « mixité sociale » sur le site. On est dans une vallée qui est entourée de résidences, qu’elles soient sociales ou privées. L’objectif c’était de pouvoir proposer un équipement adapté à ce que les gens recherchent aujourd’hui. »
Le projet a bénéficié d’une enveloppe prévisionnelle de 75 millions de francs votée au dernier budget, et qui comprend la construction, pas encore planifiée, d’un petit club house. Mais la priorité est bien d’avoir des terrains opérationnels : un appel d’offres a été lancé voilà quelques semaines pour la construction des terrains, des études sont en cours pour vérifier la solidité de la dalle, qui devra probablement être reconstruite. L’objectif est quoiqu’il en soit de recevoir les premiers joueurs au premier semestre 2025.
D’autres projets publics et privés
Pas question pour Pirae d’exploiter elle-même les cinq pistes : il s’agit de les donner en gestion à une association, comme c’est le cas de la salle d’arts martiaux et de la salle de boxe. L’équipe municipale réfléchit d’ailleurs à un « réaménagement complet » de ce grand site, qui accueille aussi un gymnase ouvert, un parking ou le siège de la Croix-Rouge. « On est sur un site qui fait 1,4 hectare, qui est situé au cœur des quartiers de Pirae, reprend Moea Simon, et on va commencer à réfléchir à la rénovation de nos salles, de nouveaux équipements, et d’autres projets de proximité ou d’envergure. »