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Plage de Temae : Moetai Brotherson propose une consultation publique

Plage Temae Moorea

©LR

Tous les acteurs de la bataille autour de la plage de Temae, à Moorea, étaient réunis par le président du Pays ce mardi pour trouver une issue au conflit dans lequel les associations de riverains s’opposent au projet hôtelier du groupe Wane. Moetai Brotherson a invité les parties à se revoir pour trouver un accord, faute de quoi il évoque la possibilité de lancer une consultation publique.

La réunion demandée par la fédération Tahei auti ia Moorea depuis plusieurs mois a finalement eu lieu ce mardi à la présidence, mettant autour de la table le représentant du groupe Wane, les associations de défense de l’environnement et des riverains, le maire de Moorea Evans Haumani, et Moetai Brotherson. Mais à la sortie, les choses n’avaient pas beaucoup progressé. Le projet hôtelier du groupe Wane, qui doit sortir de terre à côté du Sofitel Kia Ora, aboutit toujours à la réduction de 550 mètres à 200 mètres de plage réellement accessible au public, explique Alain Bonno, président de l’Association des habitants de Temae Moorea.

Pour rappel, afin de mener à bien son projet, le groupe Wane propose de donner, ou de mettre à disposition, une surface un peu supérieure aux 3,2 hectares de l’emprise actuellement réservée, mais plus proche de la piste de l’aérodrome, et desservie par une future route d’accès pour les résidents du motu Temae, ce qui permettrait au promoteur de fermer celle qui traverse actuellement la cocoteraie. C’est sur cette zone qu’il y a quelques semaines, les riverains avaient découvert des débuts de défrichage et de terrassement entrepris sans autorisation par le groupe Wane, dont le représentant a expliqué qu’il s’agissait d’une sorte de test de faisabilité.

De son côté, la mairie, qui a engagé l’an dernier le long processus de révision de son plan d’aménagement général, dit vouloir mener des études complémentaires pour déterminer si cette zone marécageuse, protégée en théorie par le label international Ramsar, vaut vraiment la peine d’être préservée pour sa biodiversité.

« Nous, notre position c’est de dire que la seule façon de garantir la plage publique, c’est que cette emprise réservée soit maintenue en l’état, et que la zone humide soit préservée. Ce n’est pas tout à fait le projet de M. Wane », dit Alain Bonno qui évoque des incertitudes sur la capacité de cette zone à drainer les pluies si elle est modifiée. Mais, sans ce repositionnement de l’emprise réservée, le groupe Wane assure que c’est tout son projet, et les emplois qui vont avec, qui sont remis en question.

Une consultation publique en dernier ressort

Moetai Brotherson a donc demandé aux parties de se concerter, en invitant aussi d’autres associations de l’île, dans l’espoir de voir émerger des concessions réciproques. « Il n’y a aucune prise de position de la mairie ou du Pays. Essentiellement, le président nous dit : arrangez-vous entre vous. Ça risque d’être difficile, quand même », répond le président de l’AHTM qui rappelle que le Pays a les moyens réglementaires de limiter les appétits des promoteurs. Alain Bonno dénombre quatre autres projets hôteliers à Moorea, dont un qui mettrait fin au parc public aménagé à Tiahura : seule la plage de Tahiamanu resterait accessible à la population.

Faute d’accord, a expliqué le président du Pays, il lancera une consultation publique sur l’avenir et l’emplacement exact de cette emprise réservée. Pourquoi pas, répondent les opposants au projet actuel, « on respectera le résultat. » Rappelons qu’en septembre 2022, une pétition pour demander précisément une consultation publique avait rassemblé plus de 2 800 signatures, mais la mairie n’avait pas donné suite.

 

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1 Commentaire

  1. Painapo
    18 septembre 2024 à 6h10 — Répondre

    mais je ne comprend pas… pourquoi faire de nouveaux hotels à Moorea si certain ont pourtant fermés ? ça serait pas mieux de réhabiliter tout ça ?
    Genre l’intercontinental ???
    Je comprend que les asso écolos soient contre. Déjà que personne ne les a écouté pour la construction du golf… sans compter le nombre de plages publiques qui ont déjà disparues là bas.

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