La commune de Raivavae n’accordera le droit de mouillage dans son lagon qu’à 3 voiliers, de moins de 20 mètres, et pour 72 heures maximum, indiquait mercredi le compte-rendu du conseil des ministres.

En concertation avec la commune de Raivavae, le conseil des ministres a décidé d’encadrer la circulation et le mouillage des navires dans le lagon de Raivavae, de façon à prévenir toute dégradation des écosystèmes marins et à limiter l’impact de leur séjour, comme cela est déjà le cas dans plusieurs îles.

La configuration de la passe Mahanato est telle que le lagon de Raivavae est difficilement accessible aux navires de gros gabarits. En conséquence, il a été décidé de réserver l’accès à ses eaux aux unités de moins de 20 mètres. Elles seront désormais les seules autorisées à y stationner. Ces navires devront mouiller dans des zones situées en face du village de Rairua. Afin de prévenir toute occupation abusive, le stationnement y sera limité dans le temps, les navires ne pouvant y séjourner plus de 72 heures.

Les petites embarcations, d’une longueur inférieure à 6 mètres, continueront à être autorisées à mouiller dans d’autres emplacements du lagon pour une durée maximale de 24 heures. Les goélettes telles que le Tuhaa Pae IV pourront continuer à accéder aux installations portuaires de Rairua sans contrainte.

La Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) explique que le maire de l’île a souhaité cette limitation après avoir constaté des abus, notamment en matière de poubelles. Dotée de peu de moyens de contrôle, la commune préfère rassembler les éventuels navires de plaisance en un seul lieu. Mais pour les plaisanciers, une telle réglementation revient presque à rayer Raivavae de leurs cartes : l’île est à 2 voire 3 jours de navigation de Tahiti, un passage long et potentiellement fatigant pour un séjour de 72 heures seulement.

Une application pour gérer les escales

La DPAM tempère : il y aurait peut-être des possibilités d’évolution, notamment sur la durée de séjour autorisée.  Mais le Pays est bien conscient que l’accumulation de règles propres à chaque île est difficilement compréhensible pour les usagers. Une application de gestion des escales est donc en cours de conception. Une version beta, qui concernera les navires de croisière dans un premier temps, devrait être présentée en conseil des ministres au plus tard en mai. Elle sera ensuite étendue aux unités de plaisance. L’ambition est de fournir un système de réservations de mouillages par Internet, qui sera complétée par un réseau de référents locaux. La Polynésie, victime de son succès, pourra ainsi s’aligner avec la plupart des destinations dans le monde où il est tout simplement normal pour un navigateur de se déclarer, de payer son mouillage, l’enlèvement des ordures et sa consommation d’eau douce.