ACTUS LOCALESJUSTICE Plantation de paka à Nukutepipi : Guy Laliberté mis à l’amende Vaitiare Pereyre 2024-06-04 04 Juin 2024 Vaitiare Pereyre Après avoir été mis en examen en 2019 pour “acquisition, détention, transport, cession et usage” de cannabis sur l’atoll de Nukutepipi, le fondateur du Cirque du Soleil a enfin été entendu par la justice ce mardi. Après avoir expliqué qu’il souhaitait cultiver du chanvre « de qualité » pour des besoins thérapeutiques, il a été condamné à une amende de 2 millions. Les deux anciens employés du milliardaire impliqués dans ce dossier ont quant à eux écopé de trois mois de prison avec sursis. Lire aussi: Guy la liberté mis en examen pour une dizaine de plants de paka Guy Laliberté reste libre. Le milliardaire fondateur du Cirque du Soleil et propriétaire de l’atoll de Nukutepipi depuis 2007, ainsi que deux de ses employés, été entendu par le tribunal de Papeete après presque cinq ans de procédure. Les faits remontent à octobre 2019. L’un des deux salariés de l’homme d’affaires avait été contrôlé en possession de paka dans un hôtel de la côte Ouest de Tahiti. Sur son ordinateur, des photos d’un faapu rassemblant vingt plants de cannabis avaient également été trouvées. Cette plantation illégale était située sur l’atoll de Nukutepipi, dans un conteneur spécialement aménagé, et supervisée par un spécialiste en agriculture et environnement, embauché par Guy Laliberté. La récolte n’a jamais eu lieu Une quarantaine de plants, « à différents stades de maturité », avaient finalement été découverts sur place. Guy Laliberté et ses employés ont affirmé que la première récolte n’avait jamais pu avoir lieu et que si elle avait été possible, elle aurait servi uniquement à des fins strictement personnelles. Le but de cette plantation était de fournir à Laliberté du cannabis de qualité pour se soigner, ce qui est légal au Canada. Lors de l’audience, les avocats ont plaidé que cette affaire n’avait pas sa place en correctionnelle et aurait dû faire l’objet d’une procédure en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Me Le Borgne l’avocat du milliardaire a ainsi précisé qu’au fil de sa longue carrière, il a parfois eu le sentiment que les personnes « célèbres et connues » étaient traitées différemment, allant jusqu’à dire qu’elles pouvaient faire l’objet « d’une sorte de démangeaison judiciaire » . https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/06/NUKUTEPIPI.wav Des peines moins importantes que les réquisitions Dans ses réquisitions, le ministère public avait demandé six mois de sursis pour les trois prévenus, une amende de 200 000 francs pour les deux employés et une autre de deux millions pour le milliardaire. L’avocat de Guy Laliberté avait demandé la relaxe de l’homme d’affaires pour ne pas entacher son casier et lui permettre de continuer à voyager, notamment aux États-Unis. Finalement, le tribunal a rendu une décision plutôt favorable à Guy Laliberté, le condamnant uniquement à une amende de deux millions de francs. Ses deux ex-employés ont écopé quant à eux de trois mois de prison avec sursis. Cette décision survient alors que la commission de la santé et des solidarités votait à l’unanimité, ce même mardi à l’assemblée, en faveur du projet de loi sur le cannabis thérapeutique. Cette coïncidence souligne l’évolution des mentalités et des législations concernant l’usage thérapeutique du cannabis, une question qui n’a pas fini de susciter le débat au fenua. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)