Après deux semaines à sillonner les Tuamotu-Gambier, l’équipage du navire Plastic Odyssey est à Papeete. Ce jeudi, les techniciens de ce laboratoire flottant ont expliqué travailler, en Polynésie, sur la problématique des déchets de la perliculture. Ils ont en récupéré quelques-uns lors de leurs escales et ont réussi à les transformer en banc dans l’atelier recyclage aménagé sur le bateau. Selon eux, des discussions sont en cours avec les décideurs et acteurs locaux qui pourraient, s’ils le souhaitent, bénéficier de leur expertise pour créer une usine mobile de recyclage, en container, qui tournerait dans les îles.
Donner une seconde vie aux déchets perlicoles. C’est l’ambitieux projet que propose l’équipage du navire Plastic Odyssey à la Polynésie après la grosse opération de nettoyage de l’île Henderson à Pitcairn. Engagés depuis un an et demi dans une guerre contre le plastique autour du globe, ces techniciens sont en escale dans les eaux polynésiennes. Ce jeudi, les fondateurs de cette expédition prévue sur trois ans ont expliqué avoir parcouru les Tuamotu-Gambier durant deux semaines. L’occasion pour les experts de ce laboratoire flottant d’échanger avec les perliculteurs, mais surtout d’évaluer la manière dont peuvent être recyclés les nombreux déchets qu’ils produisent. Pas de grand nettoyage au programme, mais essentiellement des tests. « On a récupéré quelques sacs pour voir comment les recycler, quelles techniques utiliser, précise Simon Bernard, cofondateur de Plastic Odyssey. À terme, selon lui, ce sont 95 000 m3 de déchets issus de la perliculture qui attendent d’être traités.
Une usine de recyclage en container
« Un héritage plastique conséquent » que Simon Bernard et son équipe veulent réussir à valoriser grâce aux techniques de recyclage du laboratoire du bord. Ils ont d’ailleurs réussi à transformer les cordages, les collecteurs et les bouées utilisées par les perliculteurs en banc. Une idée parmi tant d’autres, précise encore l’expert qui a rencontré mercredi plusieurs acteurs locaux, notamment des décideurs, des professionnels et des armateurs… l’idée étant de réfléchir ensemble à la possibilité de créer une usine de recyclage à l’intérieur de containers destinés à tourner dans les îles. « On essaie d’apporter toute la connaissance technique que l’on a », ajoute encore le président de Plastic Odyssey.
Une mission à Rangiroa
Le Plastic Odyssey et son équipage sont maintenant à Papeete pour 15 jours. Ils prévoient durant leur séjour de pousser un peu plus loin le travail et les réflexions sur l’avenir de ces déchets. Ils proposeront ainsi aux professionnels locaux des ateliers et des discussions sur les éventuels débouchés et l’importance du marché que pourrait engendrer la création d’une telle filière de recyclage au fenua. L’équipage prévoit aussi, durant les quinze prochains jours, d’ouvrir les portes de son navire aux plus jeunes pour les sensibiliser à l’environnement. À noter enfin qu’après son escale au fenua une équipe de Plastic Odyssey va être missionnée à Rangiroa pour tenter de comprendre et de solutionner la problématique de l’utilisation des fontaines à eau mises à disposition par la commune. Selon eux, elles seraient encore trop peu utilisées par les habitants de l’île.