Le nombre de « faits constatés » de vols et cambriolages est en baisse en Polynésie française, selon le bilan de la délinquance pour l’année 2018 diffusé vendredi par le haut-commissaire. Les violences sexuelles, le nombre des morts sur la route et les violences volontaires sont les points noirs de cette délinquance. Aucune trace en revanche de chiffres sur les stupéfiants…
Le haut-commissaire, René Bidal, a diffusé vendredi les chiffres de la délinquance pour l’année 2018 en Polynésie française. Des chiffres qui correspondent au « nombre de faits constatés » mis en perspective sur les cinq dernières années. Le représentant de l’Etat estime que ces chiffres pour 2018 « confirment une stabilisation des faits constatés par les services de Police et de Gendarmerie ». Avec néanmoins quelques évolutions notables.
Les vols et cambriolages en baisse
Cibles récurrentes sur les réseaux sociaux, les vols et cambriolages sont pourtant en baisse sur l’année 2018. Les « atteintes aux biens » (vols et dégradations) enregistrent même la diminution la plus visible à l’échelle du Pays depuis trois ans. En 2018 le nombre de « faits constatés » d’atteintes aux biens est tombé à 5 444, contre 5 989 en 2017. A titre de comparaison, ce chiffre était de 6 363 en 2016 et 7 002 en 2015…
Le nombre de cambriolages constatés est également en baisse depuis deux ans. 978 cambriolages en 2018, contre 992 en 2017 et 1 131 en 2016. « Le sujet doit demeurer un point d’attention », précise tout de même le haut-commissaire dans son communiqué, « c’est une infraction particulièrement traumatisante pour les victimes ».
Sur le même sujet, le nombre des vols de véhicules (voitures ou deux-roues) baisse lui aussi depuis trois ans, passant de 1 675 en 2015, à 1 371 en 2016, 1 310 en 2017, puis 1 304 en 2018.
Le point noir des violences volontaires et sexuelles
Si les chiffres des violences volontaires baissent cette année, passant de 2 628 faits constatés en 2017 à 2 564 en 2018, le haut-commissaire déplore que les « atteintes volontaires à l’intégrité physique soient très au-dessus de la moyenne nationale ». Elles constituent donc « toujours une préoccupation » et « un axe prioritaire d’action », précise le communiqué du représentant de l’Etat.
Très préoccupant également, le nombre des « violences sexuelles » connaît la plus forte progression en 2018. De 193 faits constatés en 2014, il est passé à 237 en 2017 et 294 en 2018… Plus de cinq faits de violences sexuelles par semaine sont donc enregistrés en Polynésie, presque un par jour !
Plus de morts mais moins d’accidents sur les routes
L’évolution du chiffre des morts sur les routes est tellement faible qu’il est difficilement représentatif. Impossible de constater que le passage de 17 morts en 2015 à 36 morts en 2018 est le fait d’un doublement des comportements à risque sur les routes. En effet, dans le même temps, le nombre des accidents est parfaitement stable depuis cinq ans (161 en 2018) et le nombre des blessés est en baisse globale (203 en 2014, contre 173 en 2018).
Sur ce sujet délicat, le haut-commissaire juge le bilan « très défavorable », annonce la poursuite des actions et insiste sur l’alcool comme « premier fléau à combattre ».
Pas de chiffres sur les stupéfiants
Curieusement, le haut-commissaire s’exprime longuement dans son communiqué sur la lutte contre les stupéfiants, saluant la « forte mobilisation des forces de l’ordre », mais ne donne aucun chiffre sur l’état de la délinquance concernant l’Ice ou du paka.