ACTUS LOCALESSOCIÉTÉ

Poerava 2023 : portraits des huit Polynésiennes distinguées par l’UFFO

Comme chaque année, l’Union des femmes francophones d’Océanie a récompensé huit Polynésiennes d’exception. Stella Taaroamea, Noëlline Parker, Célestine Hitiura Vaite, Élodie Lansun, Aline Flore, Natacha Helme, Henriette Kamia et Victoire Laurent ont obtenu le titre de « Poerava ».

Chaque année, l’Union des femmes francophones d’Océanie (UFFO) met en avant huit Polynésiennes « qui se démarquent par leur engagement, leur réussite, leur rayonnement et leurs initiatives dans des domaines divers ». Des femmes inspirantes, qui contribuent à valoriser la femme polynésienne dans le développement culturel, social et économique du Fenua, et à promouvoir les droits des femmes dans la réalité. C’est un comité interne de l’UFFO qui sélectionne les candidates potentielles. « Ce ne sont pas forcément des femmes célèbres, mais des femmes reconnues pour leur action », précise les organisatrice, qui ont remis à chaque lauréates, un pendentif lors d’une cérémonie à Tarahoi ce vendredi matin.

  • Noëlline Parker, présidente du comité organisateur des Jeux du Pacifique

C’est à ses 17 ans que Noëlline Parker découvre la vie associative en intégrant les Scouts Liahona qu’elle n’a plus quitté. Après avoir été institutrice en maternelle pendant près de 20 ans, elle reprend ses études et obtient son Capes d’anglais. Elle travaille pendant dix ans au collège Henri-Hiro. En devenant la directrice de cabinet de Reynald Temarii, ministre de la Jeunesse et des Sports, en 2001, elle découvre le monde du sport et excelle dans l’organisation de grands événements : la coupe du monde de beach soccer en 2013, les championnats du monde de va’a en 2017. Elle est aujourd’hui présidente du comité organisateur des Jeux du Pacifique qui se tiendront à Tahiti en 2027.

  • Élodie Lansun, directrice avant-gardiste

Après des études supérieures de commerce, Élodie Lansun revient à Tahiti où, à 25 ans, elle devient directrice de Avis. Toujours à la tête de l’entreprise, elle bouscule les idées classiques du management en lançant des collaborations fortes avec les salariés faisant d’Avis une entreprise moderne. Très soucieuse de son leadership, elle encourage d’autres entreprises à modifier la gestion de leurs employés et développer la confiance entre la direction et les salariés. Souvent invitée à témoigner, elle est devenue une référence et une inspiration.

  • Victoire Laurent, la référence en matière de climat et météorologie

C’est comme aide-technicienne qu’elle intègre Météo France à Tahiti. Après des formations spécialisées à l’Ecole nationale de la météorologie de Toulouse et la réussite de concours successifs, Victoire Laurent progresse dans l’échelle des responsabilités et devient la première polynésienne à réussir le concours d’ingénieur de la météorologie en 2001. Aujourd’hui, elle dirige la division Études et climatologie au sein de la station Météo France et est une référence dans son domaine pour le grand public et la communauté des scientifiques du Pacifique sud. Elle est également adjointe à la mairie de Faa’a, en charge de l’éducation, de l’emploi et du secteur primaire.

  • Célestine Hitiura Vaite, auteure d’une trilogie polynésienne célèbre

Qui n’a pas encore lu sa fameuse triologie : L’arbre à pain, Frangipanier et Tiare ? Ce succès international, traduit dans une vingtaine de pays, a rendu l’auteure et Tahiti célèbres ! C’est dans son enfance à Fariipiti, dans une maison remplie de taties, de tontons, d’enfants et de fetii, puis auprès de sa mère à Faa’a, que Célestine Hitiura Vaite a puisé son inspiration. Henriette Estall, sa marraine, encouragera son goût de la lecture en lui offrant des livres. Après avoir vécue en Australie 34 années, où elle a élevé ses quatre enfants, elle est revenue vivre en Polynésie, auprès des siens.

  • Aline Flore, présidente du conseil des femmes 

Elle considère son engagement associatif comme « un sacerdoce ». Aline Flore est née dans une famille chinoise de six enfants dont elle est l’aînée. Elle a grandi à Huahine mais à ses 7 ans ses parents s’installent à Tahiti « à la recherche d’une vie meilleure et d’une scolarité plus poussée pour leurs enfants ». Elle devient institutrice très jeune après l’obtention de son brevet élémentaire et apprend son métier sur le tas. À sa retraite en 2001, elle consacre encore plus de temps à ses activités bénévoles dans de nombreuses associations dont Te Vahine Porinetia, ce qui l’entraine à prendre une part active dans la gestion du centre Pu o te Hau. Elle vient récemment de prendre la présidence du conseil des femmes en remplacement de Chantal Galenon.

  • Stella Taaroamea, rédactrice en chef de Polynésie La 1ère

Elle est la première Polynésienne rédactrice en chef de Polynésie La 1ère. Stella Taaroamea commence par être pigiste à RFO à 19 ans. Elle n’avait jamais envisagé cette carrière mais sa connaissance du reo Tahiti intéresse le média et sa grand-mère l’encourage à accepter la proposition. Elle s’initie à toutes les facettes de l’audiovisuel, aussi bien radio que télé, et gravit petit à petit les échelons, passant de responsable d’édition, à celui d’antenne et enfin à la rédaction en chef. « Mon métier, j’y mets tout mon savoir-faire, mon énergie, ma capacité d’anticipation, c’est ma priorité ! Mon seul obstacle, c’est le temps ! » dit-elle.

  • Natacha Helme, présidente de la Ligue de lutte contre le cancer

Elle est devenue bénévole de la Ligue de lutte contre le cancer alors qu’elle accompagne son grand-père malade. Natacha Helme constate les besoins d’accompagnement psychologique, moral et humain nécessaire pour les malades et leur famille et comprend l’importance du travail des bénévoles, impliqués et dévoués. Elle prend rapidement des responsabilités au sein de la Ligue en devenant vice-présidente puis présidente au départ de Patricia Grand en 2020. Toujours très engagée et impliquée, elle travaille pour lever les tabous et changer les mentalités pour que les Polynésiens n’hésitent pas à aller se faire dépister et prennent soin de leur santé.

  • Henriette Kamia, la voix des personnes handicapées

Née aux Marquises, Henriette Kamia a 19 ans quand elle commence une carrière d’enseignante. Atteinte brutalement de cécité, elle se bat pour s’adapter à sa nouvelle situation et rester enseignante. Elle part en France apprendre le braille et après l’obtention de son certificat d’aptitude pédagogique, elle enseigne aux enfants mal-voyants et aveugles pendant 30 ans au Cedop (centre d’éducation de l’ouïe et de la parole). Petit à petit, elle est devenue la voix des personnes handicapées au sein du monde associatif, social et politique.

Article précedent

Journal de 12h, le 16/06/2023

Article suivant

Nucléaire : le Pays va commémorer le premier essai français, mais aussi Hiroshima et Nagasaki

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Poerava 2023 : portraits des huit Polynésiennes distinguées par l’UFFO