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Pôle espoirs : une nouvelle opportunité pour les jeunes footballeurs et pour les sélections

A la rentrée prochaine, quarante jeunes joueurs intègreront le tout nouveau pôle espoirs de la Fédération tahitienne de football. Financé par un programme de la FIFA, qui met aussi à disposition un entraîneur de haut niveau, le projet veut donner une chance aux talents de s’exprimer, en mettant à disposition un cadre d’entraînement pointu, tout en leur offrant l’opportunité d’être détectés par des clubs professionnels. Ces jeunes resteront affiliés à leur club, pour qui ils joueront le week-end, mais ne s’y entraineront plus, ce qui en crispe certains.

« Veiller à ce que chaque talent puisse être détecté et développé » : voilà l’objectif du programme de développement des talents porté par la FIFA. « Une étape clé de la stratégie d’amélioration de la compétitivité des équipes nationales », expliquait la fédération l’an passé, au moment de mettre en oeuvre le projet, concentré sur des investissements dans les académies. L’annonce a trouvé écho dans la plupart des associations membres, et notamment à Tahiti, avec le dépôt l’an passé d’un « projet à long terme, celui d’un pôle espoirs », raconte Vincent Simon, cadre technique à la FTF. Après validation, l’instance internationale à finalement alloué « une bonne vingtaine de millions » pour développer, entre autres projets, cette structure totalement inédite dans le football tahitien, pour le moment dédiée aux garçons, avant la création d’une promotion féminine en 2026.

Le pôle espoirs permettra, dans un premier temps, de constituer localement un noyau pour les sélections de jeunes, dont le calendrier s’étoffe d’année en année. Avant, pourquoi pas, de hausser le niveau de la sélection nationale, et tout en offrant l’opportunité aux talents d’intégrer des équipes professionnelles, puisque des partenariats ont été conclus avec le club kiwi de Wellington Phoenix et les Australiens du Sydney FC. « Le niveau métropolitain est très, très élevé. Donc l’idée est de leur permettre d’avoir un aperçu du haut niveau avec le pôle et ensuite de voir si ça passe avec la marche intermédiaire, un club pro d’Océanie », justifie le préparateur physique de la fédération, Léo Michelet. Et d’éviter des expatriations trop précoces en Métropole, rarement concluantes.

Un entraineur de haut niveau et un staff étoffé

Ce pôle espoirs ouvrira ses portes à la prochaine rentrée d’août. En France, et dans d’autres territoires d’outre-mer, ce genre de pôle existe depuis des décennies. « On sait très bien qu’on a du retard, mais on est pas à la rue complet, puisque nous avons déjà mis en place les sections sportives et nous possédons aussi des infrastructures en capacité d’accueillir les meilleurs joueurs », et notamment les terrains ou les locaux de l’IJSPF, pour un projet qui ne demandera pas de gros chantiers à la fédération. Outre l’apport financier, la FIFA offre aussi des compétences, avec la mise à disposition d’un entraîneur diplômé dans la formation. Le staff comptera également trois entraineurs de la direction technique de la FTF (Yohan Tristant, Vincent Simon, Ouane Civil), un préparateur physique, un entraîneur des gardiens, et pourra aussi compter sur le renfort des sélectionneurs des équipes de jeunes. « Le fait d’intégrer les sélectionneur leur permet aussi de voir les jeunes joueurs en dehors des rassemblements des sélections, qui sont trop peu fréquents, puisqu’ils n’ont lieu que pendant les vacances scolaires », précise Léo Michelet.

Quarante joueurs répartis en deux catégories d’âge

Le vestiaire sera composée de deux groupes, les collégiens et les lycéens, de vingt joueurs. Une première sélection a déjà été identifiée, elle sera affinée lors de tests tactiques, athlétiques et psychologiques prévus début avril. « Il est très important pour nous de voir si le joueur est en capacité de tenir la cadence, d’être apte aux entraînements et aussi d’être performant sur le côté scolaire », souligne Vincent Simon. Scolarisés dans des établissements de Papeete, Pirae et Arue, et logés en internat, ces jeunes pousses du ballon rond bénéficieront d’horaires aménagés pour tenir un emploi du temps chargé : une dizaine d’heures d’entrainement hebdomadaires, sur le terrain bien sûr, mais aussi en salle de musculation ou en séance d’analyse vidéo. L’IJSPF, impliquée dans le projet et située à deux pas du siège de la FTF, offrira aussi un suivi médical de pointe avec un médecin, deux kinés du sport, un podologue et un psychologue. « La chance est donnée, maintenant il faut la saisir« , résume le préparateur physique.

Tirer les clubs vers le haut, mais encore faut-il les convaincre

Après leur semaine passée en commun, les joueurs retourneront dans leurs clubs respectives pour les matchs du week-end. « Pour certains clubs, c’est un peu compliqué, certains ne sont pas trop partants », à l’idée de ne pas pouvoir bénéficier de leurs joueurs à l’entraînement la semaine, « car ils ont des objectifs propres à leur club », reconnaît Vincent Simon. « On va froisser certains éducateurs, on sait qu’il y aura des mécontents et qu’il sera compliqué d’avoir tous les meilleurs joueurs, mais on reste positifs car on pense que ce qu’on va proposer sera la meilleure opportunité pour les joueurs », poursuit le cadre technique.  « L’idée de ce projet est que ce soit du donnant donnant. On leur offre une structure en capacité de s’entrainer convenablement, dans les meilleures conditions possibles, avec des compétences de haut niveau. Ce qui permettra au joueur de tirer son club vers le haut », plaide-t-il encore. Des mutations de joueurs sont donc envisageables à l’intersaison : certains pourraient bien choisir de changer de club si leur équipe actuelle ne leur permet pas d’intégrer la nouvelle structure. Mais, comme le relève Léo Michelet, « si un éducateur pense à son jeune, son développement et sa carrière, avant de penser à gagner son championnat, je ne vois pas pourquoi il empêcherait un joueur de venir »

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