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Ponte des Porites rus : après l’observation mondiale, l’heure de l’analyse

Les premiers résultats de l’opération Connected by the Reef, cet événement de sciences participatives consistant à observer de manière quasi-simultanée la ponte des Porites rus partout dans le monde, vont dans le sens des théories de l’association Tama no te Tairoto. Les données encore en analyse et les observations ultérieures doivent encore répondre à beaucoup de questions : comment s’opère biologiquement cette ponte synchronisée à l’échelle planétaire ? Quels facteurs environnementaux expliquent des variations d’heure de ponte ? Pourquoi certaines colonies n’ont pas pondu ? 

Tama no te tairoto dresse un premier bilan de son opération « Connected by the Reef ». Ce projet de dimension internationale, qui a rassemblé 300 observateurs dans les eaux polynésiennes au matin du 18 janvier, avait aussi mobilisé une centaine de personnes dans d’autres parties du globe : du Costa Rica aux îles du Pacifique, en passant par l’Asie, l’océan Indien, la côte est de l’Afrique, jusqu’à la mer Rouge. Il s’agissait d’organiser la plus vaste observation du phénomène de reproduction des coraux de type Porites rus pour « savoir jusqu’où va leur synchronisation ». La reproduction de ce corail bâtisseur de récifs avait déjà fait l’objet d’études pointant des pontes le même jour, à la même heure locale (ajustée en fonction de celle du lever du soleil), mais sur un spectre géographique moins étendu.

Et cette nouvelle observation vient donc confirmer leur synchronisation jusqu’à plus de 18 000 km. C’est en tout cas ce que révèlent les premières données rassemblées par l’association via son application de science participative, qui a permis aux observateurs des quatre coins du globe d’entrer des indications précises sur le lieu et l’heure exacte de la ponte.

Des avancées et des nouvelles interrogations

Certaines observation n’ont pas été concluante, notamment à Guam, aux Philippines, au Kenya, à Mayotte, aux îles Cook et aux Samoa américaines. Plusieurs autres ont en revanche confirmé la synchronisation, dans l’hémisphère Sud ou Nord. Ou plutôt la quasi-synchronisation. À Tahiti, la première ponte a été observée dès 6h55, à l’île Maurice à 7h24, à partir de 7h19 à La Réunion, à 7h44 en Tanzanie et à 7h49 aux Maldives. « Des pontes ont également été confirmées en Nouvelle-Calédonie et en Indonésie, et les données de plusieurs autres territoires sont encore en traitement », précise l’association.

Des informations « aussi précieuse que l’observation elle-même » selon l’association qui va maintenant « vérifier si les colonies de coraux observées appartenaient bien à l’espèce Porites rus » et se charger « d’identifier les éventuels facteurs environnementaux locaux qui ont pu empêcher la ponte ». Un gros chantier donc avec des observations qui soulèvent donc de nouvelles interrogations: comment les Porites rus parviennent-ils à synchroniser leur ponte sur de telles distances ? Pourquoi certaines colonies n’ont-elles pas pondu ? Autant de questions sur lesquelles les experts vont se pencher, toujours dans l’objectif de résoudre le « mystère » de la ponte des coraux. 

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