ACTUS LOCALESSOCIAL Pour Force Ouvrière, « il faut que les ministres se confrontent à la réalité du terrain » Charlie Réné 2024-03-22 22 Mar 2024 Charlie Réné La CSTP-FO réunissait ce vendredi à Pirae ses assises de la fonction publique. À quelques semaines des élections de CAP, les doléances sont nombreuses, et le syndicat dresse le portrait d’une administration sans cap et en plein mal-être. Patrick Galenon, qui avait demandé il y a un mois à ses militants de se « tenir prêts » à se mobiliser, se dit aussi « d’attaque pour travailler » avec le gouvernement pour résoudre les « dysfonctionnements » les plus urgents. Reste à avoir des interlocuteurs pour en parler. C’est un état des lieux peu enthousiaste de l’administration du Pays qui a été dressé ce vendredi au complexe OPT de Pirae. La CSTP-FO y réunissait des Assises de la fonction publique, où les élus du syndicat ont fait remonter les doléances de leurs collègues fonctionnaires. Sentiment « d’abandon », manque de cap, inquiétude sur les moyens alloués par le gouvernement, postes vacants ou gelés, départs dans le privé… Bien peu de militants se montrent optimistes pour « l’avenir du service public ». Et tous font le constat de carences de l’action du Pays, notamment dans les domaines du social et de la santé. Ces assises étaient le moment de les lister, mais aussi d’échanger sur des solutions pour y pallier. Les moyens de « faire son travail au mieux » Côté social, la nouvelle directrice de la DSFE Ravahere Rauzy avait fait le déplacement pour répondre aux questions et sonder elle-même l’ambiance sociale. En revanche côté santé, Force ouvrière attendait le ministre Cédric Mercadal. Sa chaise est finalement restée vide, comme l’ont regretté plusieurs intervenants. « C‘est pourtant important que les ministres se confrontent à la réalité du terrain, regrette le secrétaire général Patrick Galenon. Peut-être qu’on lui a dit de ne pas venir. Ou peut-être qu’on est des syndicalistes et qu’ils ont peur de nous affronter, je ne sais pas. Mais ça n’était pas le but du séminaire. Le but c’était se mettre au parfum de ce qui se passe. » De faire passer des messages, aussi. « Le gouvernement doit être attentif, insiste le chef de file du premier syndicat du Pays. Nous, on est des salariés, on est ceux qui sont à l’œuvre. Les ministres, le gouvernement donnent les directives et nous on les applique. Mais il faut qu’on puisse les appliquer dans les meilleures conditions, avec les bons moyens financiers, humains, pour qu’on fasse notre travail au mieux. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/03/GALENON-1-ministre-de-la-sante.wav Le cabinet de Cédric Mercadal précise que le ministre avait d’avance averti que sa présence n’était pas certaine vu son agenda. Il a été retenu ce matin par d’autres obligations. En revanche, le directeur adjoint de la CPS, Vincent Dupont, était bien là et a pu répondre à plusieurs interpellations de représentants syndicaux. Notamment les soignants des îles qui se plaignent de procédures trop complexes de validation sur les evasan et sur d’autres opérations. CPS : « il y a des abus, on le sait » Patrick Galenon, qui en plus d’être secrétaire général de la CSTP-FO est aussi président du Conseil d’administration de la Caisse de protection sociale, reconnait que le « parcours parfois est difficile », mais attribue ces difficultés au manque de personnel dans les services de santé du Pays et à la nécessaire prudence budgétaire de la CPS. « Il y a beaucoup d’abus, on le sait, donc il faut qu’on surveille, par exemple sur les évasans. On en a 32 000 par an et il y en a qui veulent aller à Tahiti pour aller faire leurs courses et tout ça. Les maires font aussi pression sur l’infirmier ou le toubib pour qu’on évasane les gens, on le sait, reprend-t-il. Mais entre le social et la santé, il y a des assimilations qui ne doivent pas se faire. Et en général, on essaie de faire en sorte que le malade soit evasané et que les médicaments soient pris, car vous savez, le coût (d’une pathologie qui empire parce qu’elle n’est pas prise en charge, ndr) il nous revient tout de suite. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/03/GALENON-2-CPS.wav Quant à la « grande mobilisation » que le syndicat menaçait de lancer il y a quelques semaines, il n’en était pas directement question ce vendredi à Pirae, en tout cas dans la matinée. La CSTP-FO ne baisse pas les armes, mais veut montrer sa volonté de discussion : « On est là d’abord pour prévenir le gouvernement que nous sommes tout à fait d’attaque pour travailler avec le gouvernement et nos autorités », assure Patrick Galenon. Reste à savoir si ce discours aura de nouveau évolué d’ici le 1er mai. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)