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Pour Jules Tara, candidat sans étiquette, le RN et le Tavini, c’est le « même combat »


Candidat surprise dans la deuxième circonscription pour ces législatives, Jules Tara aurait aimé se présenter sous les couleurs du RN, parti avec qui il n’a aucun lien formel, mais dont il apprécie la protection de la France « contre les étrangers », combat partagé selon lui par le Tavini au niveau local. C’est finalement « sans étiquette » que ce retraité de l’armée développe ses idées. Au menu : regain de discipline éducative, lycée militaire, retour du service obligatoire, revalorisation des pensions des anciens agents de l’État ou aide sur les carburants.

C’est le seul candidat « surprise » de ces législatives anticipées. Au dernier jour de la courte période de dépôt des candidatures, Jules Tara avait tenté de s’inscrire au Haut-commissariat sous la bannière Rassemblement national dans la troisième circonscription. Tenu informé, Éric Minardi, patron du Te Nati – RNP, aura tôt fait de lui indiquer que son parti avait déjà investi deux candidats – James Heaux dans la première circonscription et Tutu Tetuanui dans la deuxième – et en soutenait une autre, Naumi Mihuraa, dans la troisième. Qu’à cela ne tienne, celui qui se présente – sous un béret, et une veste portant d’étonnants insignes – comme un retraité de l’armée, s’enregistrera finalement sans étiquette dans la deuxième circonscription… Face à quatre autres candidats dont un RN, donc.

« La nation est en danger »

Qu’importe : le résident de Paea, qui assure tout de même « soutenir », au niveau national, le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen. « Je défends le RN, parce qu’ils ont des idées de protectionnisme. C’est comme le Tavini Huiraatira, ils veulent protéger la Polynésie des autres ethnies qui viennent… dégrader, explique le novice de la politique, avec quelques hésitations dans les termes, avant de parler, plus tard de protection contre les « étrangers ». Donc le RN essaie de protéger la France, c’est ce que j’ai fait aussi en servant l’Etat dans l’armée. Alors certains font l’amalgame avec du racisme. C’est pas du racisme ! C’est de la protection de la nation, parce qu’ils savent que la nation est en danger ».

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Pas sûr que le Tavini se reconnaisse dans cette comparaison, ou le RN, en quête de « dédiabolisation » depuis de longues années, dans le choix des termes.

Lycée et service militaire, « boot camp », baisse de TVA…

Mais le cinquième candidat de la deuxième circonscription, enchaîne sur les idées qu’il veut porter dans cette campagne. Du côté de l’économie, avec des aides nationales au pouvoir d’achat, notamment au travers d’un soutien aux prix des carburants et des baisses de TVA, qui ne sont pourtant pas décidées à Paris pour la Polynésie. Du côté de l’éducation, aussi, au travers notamment d’un lycée militaire polynésien, d’un retour du service militaire obligatoire dans toute la France, de « boot camp comme aux États-Unis » pour recadrer les jeunes (une idée par ailleurs promue par le ministère de Nahema Temarii), le soutien aux parents dans leur éducation ou le contrôle des réseaux sociaux. Le candidat parle aussi des règles d’embauche et de licenciement des entreprises, qui mériteraient selon lui d’être assouplies, et ce même si elles sont votées, pour le fenua, par les représentants à Tarahoi plutôt que par les députés.

Autre point d’attention du retraité, cette fois partagé par d’autres candidats : l’ITR, et la pension des fonctionnaires d’État et des militaires, un point commun avec les autres candidats. Au fond, si Jules Tara a tenu à se présenter, c’est parce qu’il a constaté autour de lui la difficulté des ménages polynésiens, et le rejet des grands partis. « J’entends trop souvent des personnes râler contre les forces politiques. Ça fait plus de trente ans qu’ils sont au pouvoir et pour eux, il n’y a pas de changement, ils ne se battent que pour des sièges, détaille-t-il. C’est le point de vue de la population. Moi, je me suis présenté pour pallier à ça, et pour éviter que le pouvoir des ménages soit atteint ».

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