INTERNATIONAL Pour la justice le concept de « Français de souche » n’existe pas Europe1 2015-03-19 19 Mar 2015 Europe1 © AFP Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé un sociologue et un rappeur attaqués pour « racisme anti-blanc » par une association présidée par un ancien député FN. Les « Français blancs dits de souche » ne constituent pas un « groupe de personnes » au sens de la loi française. C’est ce qu’a estimé jeudi le tribunal correctionnel de Paris, qui a relaxé un rappeur et un sociologue attaqués pour racisme anti-blanc par une association. Une décision conforme à la demande du parquet. « Un concept qui ne recouvre aucune réalité légale ». La 17e chambre estime que la notion de « Français de souche » « ne recouvre aucune réalité légale, historique, biologique ou sociologique ». Selon elle, « la ‘blancheur’ ou la ‘race blanche' » n’est « en aucune manière une composante juridique de la qualité des Français » et « les Français blancs dits de souche ne constituent pas un ‘groupe de personnes' » au sens de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, qui régit principalement la liberté d’expression en France. Un livre album intitulé « Nique la France ». C’est sur cette base que le tribunal correctionnel a relaxé le rappeur Saïdou et le sociologue Saïd Bouamama. Les deux hommes étaient visés par une plainte suite à la publication conjointe en 2010 d’un livre et d’un album musical au titre commun, « Nique la France ». A l’origine de ces poursuites, l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne (Agrif), qui les attaquait pour « injure publique à caractère racial ». La plainte visait le titre du livre et de nombreux passages de la chanson, également qualifiés par l’association de « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes », en l’occurrence des « Français dits de souche ». A l’origine des poursuites, un ex-député FN. « Ce que j’en pense, de leur identité nationale, de leur Marianne, de leur drapeau et de leur hymne à deux balles. Je vais pas te faire un dessin, ça risque d’être indécent, de voir comment je me torche avec leur symbole écœurant », disait notamment la chanson, écrite par le rappeur Saïdou, de son vrai nom Saïd Zouggagh. « Il s’agit là d’un groupe d’expression raciste », avait affirmé à l’audience, le 20 janvier, le président de l’Agrif, Bernard Antony, ancien député européen du Front National. « Pourquoi viser les Français blancs d’origine ? Faut-il que nous ayons honte de cette origine ? », avait-il demandé, parlant de « racisme inversé ». « Nous sommes devant une dialectique de désintégration, un scénario classique de substitution de lutte des races à la lutte des classes », avait poursuivi le septuagénaire qui a fait part dans un communiqué de son intention de faire appel. Le ministère de l’Identité nationale, « une agression absolue ». A cette interprétation, le rappeur et le sociologue avaient opposé leur vision de leur initiative, née de leur mécontentement face au climat de l’époque, symbolisé par l’existence, entre 2007 et 2010, du ministère de l’Identité nationale. « On avait des discours qui hiérarchisaient les Français. Dans les quartiers, c’était vécu comme une agression absolue. Nous ne voulions pas laisser nos camarades, nos frères, seuls face à cette agression », avait expliqué Saïd Bouamama. >> Le racisme « anti-blanc » devant les juges >> Agression « anti-blanc »: 4 ans de prison >> « Racisme anti-blanc » : un cas jugé Source : Europe1 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)