Pour pouvoir pratiquer leur activité, les prestataires de « sorties baleine » doivent obtenir tous les ans une dérogation au Code de l’Environnement. La Diren ne devrait pas en créer de nouvelle cette saison, et va même se montrer particulièrement stricte sur les renouvellements. Le gouvernement considère qu’il y a déjà trop de prestataires, notamment à Moorea, mais aussi Tahiti ou Bora. Il s’agit de « limiter les nuisances » pour les cétacés.
« Un prestataire tous les 2 kilomètres de côte ». C’est le calcul réalisé par la Direction de l’environnement (Diren) et la vice-présidence concernant les 29 professionnels autorisés à pratiquer le whale watching à Moorea l’année dernière. Une activité très encadrée puisqu’elle implique de déroger à certaines règles du Code de l’environnement en matière d’approche et d’observation des baleines à bosse, qui fréquentent nos eaux pour se reposer et mettre bas. Or la densité prestataires sur l’île soeur est désormais jugée trop important et porterait « atteinte au bien-être des cétacés », qui doivent souvent fournir des efforts inutiles pour se séparer des embarcations touristiques. À titre de comparaison, la Réunion ou Mayotte compterait environ un prestataire pour 35 kilomètres de côte, soit 17 fois plus qu’à Moorea. Les professionnels sont moins nombreux à Tahiti ou Bora Bora, mais « encore beaucoup trop conséquents » pour le gouvernement.
Dans un communiqué diffusé ce mardi, l’exécutif prépare donc le terrain aux annonces, toujours très polémiques, des dérogations pour la prochaine saison, qui s’étendra du 1er août au 11 novembre. La Diren, qui fait face à un « nombre croissant de demandes », n’accordera pas davantage de sésames à Tahiti, Moorea et Bora Bora, et prévient les prestataires déjà existants que seuls ceux qui ont respecté à la lettre les règles de formes du renouvellement obtiendront leur dérogation cette année. « Il est vital de limiter au maximum leurs déplacements notamment ceux induits par les activités anthropiques » précise le gouvernement.