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Pour le haut-commissaire, « on ne peut pas traiter Omicron comme une banale épidémie de grippe »

Invité de la rédaction de Radio1 ce mardi, le haut-commissaire Dominique Sorain est revenu sur l’instauration du pass vaccinal en Polynésie. Une mesure qu’il juge, malgré les critiques, « absolument nécessaire », « non liberticide » et « proportionnée » à la situation. Même si la saturation hospitalière semble très loin, le pass ne sera levé que quand le risque sera levé.

« Absolument nécessaire », le pass vaccinal. C’est ce qu’a martelé le haut-commissaire Dominique Sorain, ce mardi sur Radio1, quelques heures après l’entrée en vigueur du dispositif au fenua. Un dispositif, qui, pourtant fait l’objet de beaucoup d’interrogations et de critiques. Y compris dans la classe politique. Samedi, le Tavini avait ainsi rappelé son opposition à toutes les « contraintes à la vaccination ». Lundi, le collectif d’élus A Here Ia Porinetia a dénoncé « une poursuite de plus en plus incompréhensible de mesures privatives de liberté ».

Saturation : « on en est loin mais ça se prépare »

Dominique Sorain, lui, tient sa ligne. Le pass vaccinal est certes un outil pour « pousser à la vaccination » plus qu’une barrière en soi, mais il est surtout, pour le représentant de l’État, « un moyen pour éviter d’arrêter la vie économique et sociale ». Pas question de reconfiner, pas de couvre-feu à l’horizon, et pour cause : avec 4 patients soignés pour des symptômes graves de Covid et un décès en trois mois, Omicron semble avoir bien moins d’impact sanitaire que les variants précédents. « Bien sûr que ce variant est moins dangereux que Delta, mais il y a beaucoup de contaminations » précise le haut-commissaire, qui appelle à « ne pas banaliser » Omicron. Le risque, dit-il, est toujours le même : la saturation hospitalière. « On en est loin mais ça se prépare », explique le représentant de l’État là où les représentants de la plateforme Covid se montraient plus optimistes. Je rappelle qu’au début du variant Delta, début juillet, il n’y avait plus personne à l’hôpital, et c’est monté en flèche ». Il cite, en plus des chiffres épidémiologiques métropolitains – près de 3 000 nouvelles hospitalisations Covid par jour, et entre 250 et 300 décès quotidiens – ceux de la Réunion ou de la Guadeloupe, « qui ont elles aussi eu une vague de Delta relativement récente » et où la tension monte dans les hôpitaux.

Bref, pour le Haut-commissariat, hors de question de traiter Omicron « comme une épidémie banale de grippe ». Les spécialistes de la plateforme Covid ont certes confirmé, ces dernières semaines, que le variant causait plus de « gros rhume » que de risque hospitalier, mais c’est aussi grâce « à la combinaison des freins épidémiques et du bon taux de vaccination », appuie Dominique Sorain. Interrogé sur les pays – de plus en plus nombreux – à déclasser l’épidémie de Covid et à relâcher, voire supprimer leurs restrictions sanitaires (Espagne, Royaume-Uni, Danemark, Isräel…), le responsable rappelle que ces états ont « la vague épidémique derrière eux », contrairement à la Polynésie.

La vaccination « protège toujours »

Le haut commissaire qui a répété, malgré les baisses d’efficacité constatées face à Omicron et la protection plus que modérée en termes de contamination et de transmission, que le « vaccin protège toujours ». « Les Polynésiens l’ont compris », estime-t-il au vu des 78,5% de vaccination parmi les plus de 12 ans. Même si beaucoup se sont fait vacciner, justement, sous la pression des mesures sanitaires, il estime que « la responsabilité l’a emporté ». Quant à savoir si le pass vaccinal, par nature restrictif de liberté, est bien en adéquation avec la situation sanitaire, le représentant de l’État assure qu’il est « tout à fait proportionné ».

Dominique Sorain qui s’est aussi défendu de tout « copié-collé » de la métropole : « à chaque fois il y a eu adaptation. Par contre on a une boite à outils dont on dispose, et qu’on met en place après étude de la situation avec le Pays. » Et c’est cette même « localisation » des décisions qui prévaudra pour la sortie de crise : « les taux de contamination et les indicateurs d’hospitalisation nous guideront« . « L’objectif ça n’est pas de vivre continuellement avec un masque sur le visage et un pass vaccinal, je vous le dis très nettement », ajoute-t-il.

Retrouvez ci-dessous l’intégralité de l’intervention de Dominique Sorain :

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