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Pour le SFP, les évictions de chefs de l’administration ne sont « pas un mal »

Olivier Champion, secrétaire générale du SFP et fonctionnaire à la délégation de la Polynésie française à Paris ©archives Radio1

Le Syndicat de la Fonction publique a pris la défense du gouvernement de Moetai Brotherson, accusé par certains de faire la « chasse aux sorcières » chez les cadres de l’administration en dépit de ses engagements. Pour Olivier Champion, les départs de Caroline Tang, Georges Puchon ou Manuel Terai, entre autres, ne seront « pas regrettés ». Le secrétaire général du SFP demande même d’autres « changements de management ».

Il y en a eu « moins d’une dizaine » ces dernières semaines mais les changements de tête parmi les cadres de l’administration du Pays n’ont pas manqué de faire réagir. Il faut dire que Moetai Brotherson s’est plusieurs fois engagé, pendant la campagne et après son élection, à ne pas « couper des têtes ou faire de la chasse aux sorcières » dans les services du Pays, précisant seulement que « si quelqu’un ne veut pas travailler avec nous, il faudra le changer ». Reste que, dans les couloirs de l’administration ou sur les réseaux sociaux, certains ont dénoncé des évictions politiques depuis le début du mandat. Des accusations auxquelles n’a pas répondu le gouvernement, mais le syndicat de la Fonction publique et son secrétaire générale ont décidé de le faire pour lui dans un communiqué diffusé ce mercredi.

Il y aurait des raisons « objectives », « rationnelles » à ces changements de tête. Des raisons d’abord basées sur l’expérience : lors de la victoire de l’UPLD en 2004, « un certain nombre » de responsables de l’administration, « totalement inféodés au Tahoeraa, avaient continué de prêter allégeance à M. Flosse en faisant parvenir à ses élus un nombre incalculable de documents confidentiels » rappelle le syndicat pour qui « ces comportements auraient mérité des sanctions exemplaires ».

Tang, Puchon, ou Terai « pas regrettés »

« Aujourd’hui, les chefs de service ou agents démis de leur fonction ont soit un lourd passé politique qui terni la confiance que l’on pourrait avoir en eux, soit un bilan tout à fait désastreux », continue le SFP… Qui cible tout particulièrement Caroline Tang, tout juste remplacée à la tête de la délégation de la Polynésie française à Paris. C’est aussi là qu’officie le signataire du communiqué, Olivier Champion, qui n’en est pas à se première fronde contre la désormais ex-cheffe de la délégation. « Le nouveau président n’a fait que suivre les recommandations d’un audit commandité par son prédécesseur ! » pointe le fonctionnaire qui cite aussi, parmi ceux qui ne « seront pas regrettés par les agents » l’ex-chef de la délégation aux affaires internationales Manuel Terai ou l’ex-directeur de l’aviation civile Georges Puchon.

D’autres « changements de managements » demandés

Le SFP et son secrétaire général, qui en avait pris la tête en 2021 après l’éviction de Vadim Toumaniantz, désormais à la tête du Syndicat des agents publics de Polynésie, se félicitent donc de l’éviction de certains « chefs de sévices ». Et en encourage même d’autres : des « changements de management » seraient particulièrement attendus à la DSI, la DGEE, la Subdivisions santé des îles, ou à la CPMI. Mais « cela n’empêche pas notre centrale de se montrer très vigilante avec les nouveaux nominés », nuance tout de même le très politique communiqué, « il ne faudrait pas que des comportements nuisibles au fonctionnement et à l’image de notre administration soient remplacés par d’autres portant atteinte également aux agents de la fonction publique ». Enfin, Olivier Champion demande au gouvernement de Moetai Brotherson de concentré son choix sur la formation des chefs de service et « d’éviter le recrutement de fonctionnaires d’Etat détachés et surpayés » : « nous disposons de suffisamment de managers qualifiés sur le Fenua dans nos administrations locales ou dans le privé. Faisons leur confiance ».