ACTUS LOCALES Pour les fonctionnaires d’État, « la menace s’est éloignée mais n’a pas disparu » Charlie Réné 2024-12-05 05 Déc 2024 Charlie Réné L’Unsa défile ce jeudi dans les rues de Papeete pour dénoncer un projet de réforme du statut des fonctionnaires d’État. Un projet qui n’est plus sur la table, puisqu’il était porté par le gouvernement Barnier, désormais démissionnaire. Mais qu’importe pour le syndicat, il s’agit aussi de lancer un « avertissement » aux prochains gouvernements : les agents nationaux n’accepteront pas d’être la « variable d’ajustement » des restrictions budgétaires. Lire aussi : Les réactions politiques après la censure du gouvernement Barnier Le gouvernement est tombé, mais le préavis n’a pas été levé, ni à Paris, ni à Papeete. Plusieurs grandes centrales nationales dont la CGT, FSU, la CFDT, l’Unsa ou Solidaires, ont manifesté cette nuit en métropole contre le projet de réforme du statut des fonctionnaires d’État. Une fronde dirigée contre le gouvernement de Michel Barnier, et notamment son ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian, qui voulaient durcir, dans le budget 2025, les règles entourant les congés maladie des agents. Passage de 1 à 3 jours de carence, baisse de 100% à 90% du salaire versé pendant les trois premiers mois d’arrêt, en plus de la suppression de la « Garantie individuelle du pouvoir d’achat »… « Punitif », « inacceptable » pour les syndicats nationaux qui ont mis entre 130 000 et 200 000 personnes dans la rue. Même discours du côté de l’antenne locale de l’Unsa, dont quelques centaines de militants, dont une majorité d’enseignants, ont marché entre Toata et le Haut-commissariat ce matin, alors que nombreux établissements scolaires sont restés fermés pour la journée. Et pourtant, entre la date du préavis et celle de la manifestation, le gouvernement Barnier est tombé, et son projet de budget avec. Les mesures de rigueur budgétaire et d’augmentation de fiscalité n’étant d’ailleurs pas étrangères à la motion de censure votée à l’Assemblée nationale. La menace est donc écartée pour les fonctionnaires d’État ? « Elle s’est éloignée, mais elle n’a pas disparue, elle demeure, et c’est pour ça qu’on est là aujourd’hui, répond Thierry Barrère, secrétaire général de l’Unsa éducation en Polynésie. C’est pour avertir les prochains gouvernements, leur dire qu’on n’est pas d’accord. S’il y a un gouvernement qui a la bonne idée de reprendre ces mesures là, il faut qu’il sache qu’on sera dans la rue, on est prêt à se lever contre toute forme de sanction ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/12/GREVE-UNSA-1.wav Pas une « variable d’ajustement » Le syndicat, comme les autres grandes centrales, refuse les coupes dans la masse salariale de l’État (qui avoisine les 350 milliards d’euros cotisations comprises), mais demande même l’ouverture de discussions pour une revalorisation de la rémunération et des avantages des agents. « Ça fait partie effectivement des points de revendication. Il n’était pas prévu pour l’ancien gouvernement de négociations salariales, mais on espère avec le prochain avoir des ouvertures, pas des suppressions, pas des coups de rabots sur le dos des fonctionnaires. On n’est pas la variable d’ajustement systématique pour faire des économies ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/12/GREVE-UNSA-2.wav Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)